CO N°1260 (3 avril 2021) – Martinique : Manifestation du 10 avril, une nouvelle occasion, saisissons- la ! Manifestation reportée en raison du Covid-19

La population, les travailleuses et travailleurs, les jeunes, les chômeurs, les retraités, sont à nouveau appelés à manifester à Fort-de-France, contre l’empoisonnement au chlordécone. La manifestation prévue le 10 avril est reportée en raison du Covid-19.

C’est l’appel lancé par les organisations syndicales, politiques, associations regroupées depuis l’appel du 27 février dernier pour obtenir que les capitalistes empoisonneurs au chlordécone, l’État et leurs complices soient jugés et que les dégâts causés soient effectivement indemnisés et réparés. Combat ouvrier en fait partie.

La grande mobilisation du 27 février dernier à Fort-de-France a réuni plus de 7 000 manifestants. La réaction et la colère étaient grandes dans la population après les annonces d’une possible prescription suite à des plaintes déposées depuis 2006 et 2007 par des avocats et des associations écologiques contre l’utilisation du chlordécone.

D’autres manifestations ont eu lieu depuis. Le 20 mars dernier les organisations étaient mobilisées au François. Le 27 mars, le Collectif des ouvriers empoisonnés par le chlordécone mettant en avant leurs propres revendications, mobilisait environ 500 personnes à Fort-de-France, puis au Lamentin.

Pour contrer un éventuel non-lieu de la justice, les avocats des différentes associations plaignantes ont introduit des rapports complémentaires à leurs plaintes. Ils s’opposent également à la constitution de partie civile dans cette affaire de l’UGPBAN, (l’Union des groupements de producteurs de bananes) représentant des gros planteurs actuels.

Pour l’heure, Macron interpellé par le président de la CTM, Alfred Marie-Jeanne, a indiqué qu’ « il ne lui appartient pas d’interférer ou de commenter les déclarations qu’auraient fait les juges d’instruction aux parties civiles ». Il en a même profité pour se féliciter des « avancées significatives du plan chlordécone IV ». Mépris de puissant qui n’a rien d’étonnant.

Oui ! Pour obtenir réparation, pour faire condamner les empoisonneurs, capitalistes de la banane, l’État et leurs complices, pour les contraindre à réparer les dégâts causés, la population à intérêt à se mobiliser. C’est aussi en se préparant dès aujourd’hui, en en discutant dans leurs entreprises, dans leurs ateliers, dans leurs quartiers, que les travailleurs construiront un rapport de force favorable. Si la prochaine mobilisation est aussi importante ou plus que celle du 27 février nous montrerons tous un rapport de force favorable face à l’entêtement et au mépris du gouvernement et des capitalistes.