CO N°1271 (9 octobre 2021) – Éditorial – Salaires, pensions, allocations : exigeons des augmentations !

Début octobre, de nombreux prix ont encore augmenté. En Martinique, la bouteille de gaz a dépassé les 30 €. Il y a deux ans elle coûtait 19 €. En Guadeloupe aussi le gaz est devenu très cher, ainsi que le gazole et le sans-plomb (1,67 € le litre).

Les autres prix sont aussi en hausse, notamment pour l’alimentation. En mars, la hausse du prix de la farine a fait monter le prix du pain. Les produits frais avaient déjà fortement augmenté l’année précédente, en 2020 : plus 6 % en Martinique, plus 10 % en Guadeloupe.

Ce qui est en cause, c’est le fonctionnement même du capitalisme. C’est un système anarchique. Dès qu’une tension apparaît, les prix explosent. Sans parler des spéculateurs qui organisent des pénuries pour faire monter les prix.

Les variations des prix sont toujours en faveur des grosses sociétés capitalistes, au final. La pandémie avait fait baisser les prix de l’essence, par exemple : moins 8 % en Martinique en 2020. Mais au cours des six premiers mois de 2021, le prix du sans-plomb a bondi de 20 %. Le « rattrapage » a largement dépassé la baisse momentanée.

La même chose s’est produite en Guadeloupe. Mais là, on a eu l’explication. Le préfet a expliqué en avril qu’il s’agissait de rétablir les profits de la SARA (Société anonyme de raffinerie des Antilles) qui avaient été écornés par le confinement.

En France aussi les prix ont explosé, en particulier pour l’énergie. Depuis janvier les factures de gaz ont augmenté de 60 %, avec une hausse très forte le 1er octobre. Dans certaines régions françaises, le prix du litre d’essence a dépassé les deux euros ! Une hausse importante de l’électricité était programmée en février 2022, y compris dans les Outre-mer.

Castex va « limiter » la hausse de l’électricité, et geler le prix du gaz jusqu’en avril 2022, c’est-à-dire jusqu’à l’élection présidentielle. Mais il ne va pas jusqu’à les faire baisser ! Son message : après moi, le déluge !

Ces hausses de prix appauvrissent les classes populaires, car les salaires sont loin de suivre, comme les retraites,  les allocations.

Le Smic n’a été revalorisé que du minimum le 1er octobre, à 1 240 € nets. De nombreux travailleurs voient leur rémunération bloquée depuis des années. De plus, à cause des confinements, beaucoup ont subi le chômage partiel et ont vu leur salaire amputé de 16 % durant des mois. En avril, le RSA (Revenu de solidarité active) n’a augmenté que de 0,1 %. Quant aux retraites, elles sont notoirement insuffisantes. Ainsi que les indemnités perçues par les demandeurs d’emploi, qui vont même diminuer à compter du 1er octobre.

En parallèle les riches n’ont jamais été aussi riches. Rien qu’entre janvier et mars, le groupe pétrolier Total a fait trois milliards de bénéfices. Son PDG a déclaré fin avril : « Tout va bien ». Engie, principal fournisseur de gaz en France, a encaissé plus de deux milliards de bénéfices au cours du premier semestre. La situation est la même pour l’ensemble des grands groupes capitalistes. En tout, au cours des six premiers mois de 2021, les sociétés du Cac 40 ont engrangé 58 mil-liards de bénéfices.

L’argent existe donc pour augmenter les salaires, les pensions, les allocations et les minima sociaux. Il se trouve dans les poches des actionnaires. Aucun salaire ne devrait être inférieur à minima à 2 000 € net ! Tous les revenus des couches laborieuses devraient augmenter de manière uniforme et substantielle à chaque fois que les prix augmentent ! Mais pour arracher ce minimum des poches du grand patronat, il faudra aller le chercher… avec les dents !