CO N°1273 (6 novembre 2021) – Haïti : pas de trêve pour les gangs

Le week-end du premier novembre, a été marqué par de nouveaux décès liés à l’insécurité dans la zone de Port-au-Prince. La grève des chauffeurs de transport le 28 octobre avait amené une accalmie de quelques jours mais les attaques ont repris.

Un chauffeur de bus a été tué pour la recette de la journée dans le bas de la ville, un policier a été tué alors qu’il assistait à un combat de coqs. Une jeune femme, fille de policier, a été abattue par un policier lors d’une soirée. Le professeur Derenoncourt, kidnappé le 16 octobre et pour lequel les ravisseurs demandaient 900 000 dollars, a été exécuté alors qu’une partie de la rançon  avait été versée. Le 30 octobre, des gangsters ont échoué dans une tentative de kidnapper une élève au collège des Sœurs de Saint Louis. Un parent qui leur a fait face a été tué et deux autres blessés.

Au sud de Port-au-Prince, trois chauffeurs de camions de carburant ont été kidnappés et le carburant saisi. Le premier novembre, la police a affronté le gang qui tient la sortie sud de la ville par où transitent les camions de carburant pour tenter de les libérer. L’insécurité est une constante journalière dans la zone métropolitaine.

À Port-au-Prince, les prix flambent. Alors que certaines stations étaient approvisionnées, les prix du carburant ont grimpé avec la pénurie. Du coup le tarif des trajets de bus a augmenté et les prix des denrées de base aussi. En province c’est le même constat. Les services publics sont inexistants ou délabrés. Le 30 octobre, dans le département du sud-est, un bateau a coulé alors qu’il transportait des marchandises vers la ville de Marigot, faisant une vingtaine de morts et autant de disparus.