CO N°1276 (18 décembre 2021) – La Barbade sans la reine

Le 30 novembre 2021, la Barbade est devenue officiellement une république. Elle renonce à son statut de monarchie constitutionnelle dirigée par la reine Élisabeth II d’Angleterre.

Désormais, dans la dite république de la Barbade la reine n’est plus le chef de l’État. La présidente de la nouvelle république de Barbade fraichement désignée n’est autre que Sandra Mason, l’ancienne gouverneure de l’île nommée par la reine.

L’île de la Barbade, située à l’est des petites Antilles, fut colonisée par les Anglais en 1627. Pendant plusieurs siècles, l’économie de plantation de canne à sucre tourna à plein régime avec des esclaves déportés d’Afrique. Les richesses générées par le commerce sucrier enrichissaient les classes privilégiées en Grande-Bretagne en même temps qu’une classe bourgeoise anglaise installée sur place.

Après l’abolition de l’esclavage dans l’île en 1834, elle resta une colonie dans l’empire colonial anglais.

Dans le contexte de guerres d’indépendance en Afrique et en Asie, la bourgeoisie anglaise négocia l’indépendance de la plupart de ses colonies dont la Barbade.

C’est le 30 novembre 1966 que la Barbade devint officiellement un État indépendant. Aujourd’hui, elle est surtout connue pour ses attraits touristiques et fiscaux.

L’île, comme bien d’autres anciennes colonies, est restée sous la coupe de l’impérialisme anglais. La Barbade fait partie du Commonwealth of nations (la Communauté des nations), une organisation composée de 54 États presque tous anciens territoires de l’ex-empire colonial britannique ayant pour souverain la reine d’Angleterre. Cette dernière nomme un gouverneur général qui la représente sur place.

En se débarrassant de la reine d‘Angleterre comme chef d’État, le gouvernement de la Barbade veut faire croire à la population barbadienne que cette république constitue pour elle l’aube d’une nouvelle ère. Ce tour de passe-passe relève de la pure démagogie.