CO N°1284 (23 avril 2022) – Guadeloupe – Les « Grands frères » : la violence du pouvoir d’État

L’affaire dite des « Grands frères » continue à soulever l’indignation. Frédéric Dumesnil, alias Bwana, Olivier Laurent, Noël Daufour, alias Oneel, Loïc Chenilco, alias Lil Low, Zébrist, Samuel Crail et BB sont emprisonnés dans des conditions inhumaines depuis leur arrestation le 17 janvier dernier.

Ils auraient soi-disant planifié les émeutes de novembre 2021 à Pointe-à-Pitre. Certains ont été transférés vers l’Hexagone sans avoir vu leurs proches.

Samuel Crail s’est mis en grève de la faim dès le mois de janvier pour protester contre sa détention. Son état est tellement critique qu’il a été placé en soins intensifs. Sa vie est en danger.

Frédéric Dumesnil a longtemps été maintenu en isolement et sans soins médicaux au pavillon psychiatrique, alors que selon son avocate, il ne présentait aucune pathologie.

Le gouvernement continue de s’acharner sur les jeunes qui ont participé à l’explosion sociale et aux barrages de novembre dernier. Chaque semaine, des personnes, en majorité des jeunes, sont arrêtées et passent au tribunal.

Ce que le pouvoir craint c’est que cette explosion sociale se reproduise et que la jeunesse révoltée entraîne les travailleurs et la population laborieuse.

Des raisons de se révolter il y a en a énormément face au chômage de masse, aux bas salaires, à la misère, à la dégradation des services publics et aux séquelles du colonialisme.

L’État utilise tout son arsenal répressif pour punir les manifestants et tenter de dissuader tous ceux qui voudraient se révolter.

Avec ses tribunaux, il protège, violemment si besoin, l’ordre établi par les gros possédants, le gros patronat qui s’enrichit sur le dos des travailleurs et des pauvres.