Les salariés du CGOSH (Comité de gestion des œuvres sociales hospitalières de Guadeloupe), sans salaire, ont décidé de faire une action. Ils se sont rendus au CGOSH de Gourbeyre pour manifester. Eux, rencontrent de gros problèmes avec la banque et pour leurs enfants, mais aussi les bénéficiaires du CGOSH, des malades par exemple, ne reçoivent pas les prestations auxquelles ils ont droit.
Derrière cette situation intenable se cache un réel problème lié à la gestion financière du CGOSH contestable depuis des années et à la solution qu’y a apportée l’ARS. En effet, il se trouve que, en accord avec l’État, les CGOSH d’outremer n’ont pas l’agrément qui permet aux établissements hospitaliers de leur verser des subventions. Cet accord date de leur création, en 1973 en Guadeloupe.
Un rapport de la cour des comptes a dénoncé cette gestion financière en 2019. Ce rapport aurait été demandé par l’actuelle présidente du CGOSH, peu après sa nomination à ce poste. Il serait question de l’acquisition par ce CGOSH d’un hôtel à Marie Galante, puis de sa vente. Il y aurait aussi des villas aux États-Unis, achetées par le CGOSH. Ce type d’opérations, peu connues du public, ne correspond pas au but des CGOSH, censés apporter de l’aide aux agents hospitaliers en service ou retraités.
Suite à ce rapport la directrice de l’ARS en Guadeloupe a demandé aux établissements de ne plus verser de subventions aux CGOSH d’outremer. L’argent a été envoyé ailleurs, au CGOSH de France ou œuvres sociales des collectivités, communes, région, département. Et cela depuis le début du Covid. Plus d’argent ! Les agents de Guadeloupe ont alors été payés avec le « chômage partiel », puis, plus rien !
Les travailleurs, une vingtaine, ont eu raison de dénoncer leur situation, ils ont permis la mise en lumière de faits graves. Et ce n’est pas à eux d’en payer les conséquences.