Le 7 juin, le Conseil Électoral provisoire CEP a annoncé que le référendum constitutionnel qui devrait se tenir le 27 juin est reporté à une date ultérieure.
Ce report fait suite au renouvellement de la période d’état d’urgence sanitaire décrété par l’exécutif le 31 mai dernier. Le communiqué explique que « les difficultés pour le CEP de rassembler et de former l’ensemble du personnel vacataire pour la réalisation du scrutin » sont à la base de cette décision. L’opposition crie à la victoire mais il ne s’agit que d’un report car Jovenel Moïse, le président, dit vouloir cette nouvelle Constitution.
Voici des extraits d’un article de nos camarades de l’OTR (Organisation des Travailleurs Révolutionnaire) tiré de leur journal La Voix des Travailleurs du 2 juin 2021.
« Les constitutions et les lois, dans tout système d’exploitation, sont faites pour être respectées par les plus pauvres. Les riches ne sont jamais gênés par aucune sorte de loi. Forts de leur rapport de force, ils imposent leurs dictats en s’achetant des politiciens, des juges, des gangs armés, etc… C’est par ce rapport de forces qu’ils imposent des salaires misérables à la classe ouvrière, qu’ils réduisent 80% de la population au chômage et à la mendicité.
De 1801 à nos jours, Haïti a connu pas moins de 24 constitutions. Quasiment toutes ont été montées de toutes pièces pour servir les ambitions dictatoriales de certains politiciens.
Celle que Jovenel Moïse tente d’imposer aux masses le 27 juin prochain ne fera pas exception à la règle. Celle promise par les politiciens de l’opposition, au terme d’une conférence nationale souveraine, ne le fera pas moins.
Le pouvoir des riches repose avant tout sur la propriété des moyens de production. C’est en renversant cette société de classe par la révolution que les masses populaires peuvent accéder à la jouissance de tous leurs droits.
Mais avant d’y arriver, la classe ouvrière et les masses doivent imposer aux riches et à leurs gouvernements le droit de manifester, la liberté de parole, de meilleurs salaires, un toit, un emploi pour ne pas crever de faim, de l’éducation pour leurs enfants, des soins de santé, etc. Et même si elles parviennent à faire inscrire ces revendications dans des textes de loi, c’est en se mobilisant qu’elles obtiendront leur application.
Dans le cadre d’une telle mobilisation, comme l’a dit un révolutionnaire, Auguste Blanqui : « Il ne doit pas rester un seul fusil aux mains de la bourgeoisie. Hors de là, point de salut. Les armes et l’organisation, voilà l’élément décisif du progrès, le moyen sérieux d’en finir avec la misère ! Qui a du fer a du pain ! »