Des centaines de personnes ont rendu hommage à Ibo Simon, décédé le 24 septembre, lors de son enterrement le 29. Ceux qui lui ont rendu hommage soutiennent ses actes violents contre les Haïtiens, ses discours haineux contre les Noirs.
Ibo Simon, un Noir, « ti-George », est né et a vécu dans un quartier pauvre de Basse-Terre. Il a été chanteur, acteur et animateur de télévision sur la chaîne Canal 10. Ses émissions lui ont permis de gagner en popularité. Chaque jour, il qualifiait les Noirs de « couillons », « paresseux » et « incapables ». Il a proféré des propos haineux envers les immigrés, Dominiquais et Haïtiens, les traitant de « vermine », « indésirables », « racaille ».
Avec un groupe, il a mené une opération pour déloger une famille d’origine dominiquaise, leur maison fut vidée et la famille expulsée en juillet 2001. Il a appelé à des rassemblements pour expulser des Haïtiens des lopins de terre sur lesquels ils travaillaient. Ses partisans ont incendié deux magasins d’Haïtiens.
Ces actions ont reçu le soutien de certains milieux petit-bourgeois, de chômeurs, de déclassés et malheureusement de certains travailleurs. Derrière cette xénophobie, il s’attaque aux travailleurs. Ibo Simon s’en est pris aux grèves et aux manifestations ouvrières. Il a déclaré à plusieurs reprises qu’il fallait constituer des groupes pour aller demander aux travailleurs en grève des comptes sur leurs mouvements.
Toute cette politique n’a profité moralement qu’aux possédants, aux Békés et Blancs racistes. Le discours d’Ibo Simon contre les Noirs, contre les classes pauvres, lui a permis d’exprimer les pensées des patrons blancs à forte mentalité colonialiste et raciste. Il est devenu le pantin du patronat proche de l’extrême droite de Jean-Marie Le Pen.
En 1995, il a créé la surprise aux élections en siégeant au conseil municipal de Pointe-à-Pitre. Aux élections législatives de 1997, il eut 14,58 % des voix. Par deux fois, aux élections régionales, il parvint à obtenir un siège. En 2001, aux élections municipales de Pointe-à-Pitre il eut 22 % des voix.
Sa campagne haineuse et raciste cessa grâce à une riposte publique. Une grande manifestation contre le racisme et la xénophobie fit descendre dans les rues de Pointe-à-Pitre plus de 6 000 personnes, en janvier 2002. Plusieurs associations haïtiennes ont porté plainte pour « provocation et incitation à la violence et la haine raciale ». Il fut condamné par la justice.
De plus, il parlait des femmes comme d’objets sexuels qu’il pouvait manipuler. Une femme avait d’ailleurs porté plainte contre lui pour viol.
Rendre hommage à Ibo Simon, c’est être dans le camp du grand patronat, de ceux qui oppriment la classe ouvrière. C’est accepter la division de la classe ouvrière entre les ouvriers immigrés et non immigrés, c’est soutenir les agressions envers les femmes. Les idées d’extrême droite se servent des crises économiques pour détourner les masses populaires des luttes contre les vrais responsables : les exploiteurs. Les travailleurs immigrés sont nos frères de classe. Nous avons tous les mêmes intérêts et c’est une grande lutte collective des travailleurs de toutes les origines qui mettra fin à la domination de l’économie bourgeoise.