Le 7 novembre, le président du Conseil départemental de la Guadeloupe, Guy Losbar, était auditionné par une délégation sénatoriale au sujet de l’évolution institutionnelle des Outre-mer.
Guy Losbar a tout d’abord énuméré les problèmes récurrents en Guadeloupe comme le chômage de masse, la pauvreté ou la distribution de l’eau. Pour lui, la faute serait due au cadre institutionnel qui ne permet pas « des politiques publiques efficaces ». Il veut « co-construire avec l’État » une « boîte à outils » qui permettrait une meilleure prise en compte des élus locaux dans les décisions de l’État.
Cette « boîte à outils » ou nouveau statut ressemble fortement à une usine à gaz chargée d’enfumer la population. Losbar parle de « partenariat gagnant-gagnant » entre les dirigeants des collectivités et l’État. C’est bien cela leur but ! Les élus donneront l’illusion du changement à la population et l’État gardera le contrôle des Antilles tout en réduisant encore plus ses dotations budgétaires comme il l’a fait à chaque réforme.
Les travailleurs et la population pauvre ont mille fois raison de se méfier de ces dirigeants politiques qui sont les relais locaux de l’État français. Aucun d’eux n’exige par exemple le financement par l’État des deux milliards d’euros nécessaires à la reconstruction intégrale du réseau d’eau. Le sort de la population leur importe peu. Ces dirigeants politiques se succèdent à la tête des assemblées locales pour engraisser le gros patronat de subventions et de marchés lucratifs.
Quel que soit le futur statut, les travailleurs et les classes populaires auront besoin de constituer leur force politique pour défendre leurs propres intérêts, sinon ce futur statut se fera contre eux comme le statut actuel.