Du 1er au 8 décembre 2022 ont eu lieu les élections professionnelles dans la fonction publique : territoriale, hospitalière et État. Il s’agissait d’élire des représentants des agents devant siéger dans des instances consultatives. Cela n’a pas empêché le ministre de la fonction publique de parler de « temps fort de la démocratie sociale » pour promouvoir ces élections.
En Martinique et en Guadeloupe, environ un quart des salariés relevant du secteur public était concerné par ces élections. Les salariés des catégories C et les non titulaires sont en grand nombre dans ce secteur et connaissent souvent des conditions de travail difficiles voire une certaine précarité de l’emploi.
À l’échelle nationale, près de cinq millions d’agents de plusieurs administrations et collectivités étaient appelés à élire celles et ceux qui seront appelés à les représenter dans diverses instances.
En fait, dans ces instances, les sujets débattus sont élaborés et arrêtés par l’État. D’ailleurs, ce dernier ne parle que de « concertation », c’est-à-dire que son objectif est d’aboutir avec les syndicats à l’adoption d’un « projet commun » conforme à ce qu’il veut. Le dossier dit de la réforme des régimes de retraite en est une parfaite illustration.
Alors, les salariés peuvent certes utiliser ces élections pour mesurer la représentativité de leur syndicat mais ils n’ont aucune illusion à se faire. Tout comme les élections politiques, les élections professionnelles ne peuvent aucunement changer le sort des travailleurs. Les luttes collectives, les grèves et les manifestations déterminées, elles, le peuvent. Là réside la force du monde du travail.