En novembre dernier, la Jamaïque comptait 1 360 meurtres depuis le début de l’année 2022. C’est 129 meurtres de plus qu’en 2021 à la même période.
En comparaison, proportionnellement aux populations de Guadeloupe et de Martinique cela équivaut respectivement à 192 meurtres en 2021 et 182 meurtres pour l’année 2022 uniquement. La situation n’est donc pas meilleure du point de vue des chiffres de la criminalité ! (0,07 tués pour 100 000 habitants en Guadeloupe en 2021 ! soit 210 morts)
Ce qui est différent, c’est que la Jamaïque est infiniment plus pauvre que la Guadeloupe et que les conditions de la violence ne sont pas tout à fait les mêmes pour le moment.
Le 6 décembre dernier, le gouvernement avait déclaré l’état d’urgence dans plusieurs régions de l’île. Depuis, cet état d’urgence a été levé mais la situation reste difficile pour la population.
En Jamaïque, l’augmentation de la violence est due aux gangs qui prennent de plus en plus d’ampleur. Ils sont responsables de 71 % de tous les meurtres sur l’île.
Le Premier ministre jamaïcain a reconnu lui-même la difficulté de combattre ces bandes armées. Ces dernières usent de stratagèmes pour continuer leurs exactions. À ce sujet, la déclaration du Premier ministre est édifiante : « Celles-ci (les bandes armées) se sont désormais transformées en véritables organisations de renseignements, capables d’infiltrer les entités publiques, d’approcher les fonctionnaires pour tenter de les corrompre et ainsi poursuivre leurs objectifs criminels. »
La Jamaïque est une ancienne colonie britannique et ancienne île sucrière du temps de l’esclavage. Comme dans la plupart de ces anciennes colonies noires, une grande partie de la population vit aujourd’hui dans une très grande précarité, ce qui nourrit la criminalité. L’évolution du chômage dans l’île n’arrange pas le problème : après 2019 le chômage a augmenté, passant de 7,69 % à 9,18 % en 2021.