L’emprise des gangs sur les quartiers s’intensifie et les habitants en sont les victimes, au 15 mars le bilan de l’ONU notait 531 morts, 300 blessés et 277 enlèvements.
Connaissant les difficultés à dénombrer les victimes, sans compter celles atteintes de balles perdues, on peut supposer que ces chiffres sont sous-évalués.
Les appels du premier ministre Ariel Henry en direction de l’armée pour renforcer la police n’ont pas eu de réponse pour le moment. Les policiers sont débordés par la puissance de feu des gangs armés qui sont équipés d’armes lourdes et autres drones. Ainsi le jeudi 30 mars des gangs armés ont fait irruption dans un quartier sur les hauteurs de Port-au-Prince, tirant et incendiant sur leur passage pour atteindre leur cible. Il s’agissait d’un avocat qui a été tué dans son véhicule. La police, arrivée sur les lieux trop tard n’a pu que déblayer les barricades enflammées.
Toujours ce 30 mars, trois employés d’un supermarché ont été enlevés alors qu’ils se rendaient au travail. C’est dans sa clinique qu’une docteure a été enlevée par des individus lourdement armés et ce jeudi matin dans le même quartier une autre femme a été enlevée près des petites marchandes. Toujours dans la banlieue de Port-au-Prince, sur les hauteurs de Pétionville, dans l’après-midi du jeudi un enlèvement a eu lieu. La victime s’apprêtait à se rendre à un marché public lorsque les bandits l’ont enlevée et ont pris le contrôle de la voiture qu’elle conduisait. Informés de l’enlèvement, des habitants ont poursuivi les bandits. L’un d’entre eux a été intercepté et il a été lynché sur le coup, les autres kidnappeurs ont eu le temps de s’enfuir. Cette fois la réaction des habitants a tenu en échec les gangs, un exemple qui peut être suivi dans d’autres quartiers.