Avec sa proposition d’article 55 de la loi de finances 2024 sur le budget, le gouvernement a fait remonter ses habituels relents colonialistes vis-à-vis des territoires dits d’Outre-mer.
En effet, l’article 55 de cette loi, prévoyait une aide à l’installation dans les territoires d’Outre-mer pour les Français de l’Hexagone, pour peu qu’ils soient porteurs d’un projet d’installation. De quoi aiguiser, avec de l’argent public, l’appétit d’investisseurs de toutes sortes et pourquoi pas, prêts à jouer les « expat » au service du gouvernement.
L’article en question a immédiatement provoqué la colère de la plupart des députés ultramarins. Ils ont dénoncé ce projet pour son caractère discriminatoire vis-à-vis des populations locales et aussi pour ses relents colonialistes.
Les ministres Darmanin et Vigier ont préféré remballer leur projet vite fait. En définitive, ils ont eu l’accord de certains élus ultramarins pour « coécrire » un nouvel article. Celui-ci prévoit qu’une aide publique soit dévolue aux porteurs de projets, ultramarins et non plus tout azimut.
Une pirouette permettant de rendre la discrimination moins criante !
En tout cas ce débat à l’Assemblée en dit long sur les inégalités quant aux possibilités de « retour au pays » pour une grande partie de la population des dits Outre-mer !
L’existence même de ce débat montre qu’il y a un problème : le chômage de masse, le manque de formation, l’absence de perspectives, la précarité, les bas salaires poussent les jeunes à partir.
La politique coloniale de la France dans les Outre-mer est responsable de cette fuite de la jeunesse. Elle a par le passé vidé les Antilles d’une partie de sa jeunesse avec le Bumidom. Aujourd’hui le maintien des territoires ultramarins dans un état de sous-développement y contribue.