Le 13 janvier, Lai Ching-te, candidat du parti démocrate progressiste (PDP), un parti indépendantiste, a été élu à la présidence avec plus de 40 % des voix. La presse présente sa victoire comme pouvant ranimer la volonté de la Chine d’envahir Taïwan.
L’île a été gouvernée par la Chine jusqu’en 1895. Elle fut ensuite une colonie japonaise jusqu’en 1945. Taïwan est alors rétrocédé à la Chine de Tchang Kai-check. En 1949, avec la protection des troupes américaines, l’île devient le refuge du régime de Tchang Kaï-check fuyant la révolution paysanne menée par Mao en Chine continentale.
Bien que l’île soit indépendante dans les faits depuis 1949, la Chine a toujours considéré Taïwan comme une province rebelle. Les dirigeants taïwanais, eux, n’ont jamais proclamé l’indépendance.
Au lendemain de l’élection de Lai Ching-te, le gouvernement chinois à fait savoir que toute action vers l’indépendance serait « sévèrement punie ». Mais la volonté d’unification de la Chine est restée au stade de menace depuis des années. Par ailleurs les États-Unis soutiennent le gouvernement de Taïwan et lui apportent une aide militaire importante.
Un conflit armé à Taïwan n’est pour l’instant pas la solution la plus favorable pour certains capitalistes. Taïwan est le plus grand producteur mondial de semi-conducteurs (composant essentiel à de nombreux appareils électroniques) avec plus de 60 % de la production mondiale. L’entreprise taïwanaise TSMC produit 92 % des composants de dernière génération. Ce composant est indispensable à beaucoup d’autres branches industrielles (armement, aéronautique, automobile, informatique, électroménager…). La pénurie qui a suivi lors de l’épidémie de Covid a rappelé aux capitalistes de ces branches leur dépendance au marché taïwanais.
Indépendance ou pas, les capitalistes des pays impérialistes joueront la carte qui leur convient le mieux, y compris celle de la guerre, pour continuer à faire un maximum de profit. Mais la concurrence libre et la guerre économique qu’ils se livrent finiront tôt ou tard par être une guerre militaire dont les classes ouvrière et populaire seront les principales victimes.