La grève des contrôleurs de la SNCF a donné l’occasion à plusieurs parlementaires et ministres, mais pas que, de dévoiler un peu plus leur position vis-à-vis du droit de grève.
Parmi eux, le président du Sénat, Gérard Larcher, ancien ministre du travail sous Jacques Chirac. Ce professionnel de la politique qui profite largement des avantages de ses divers mandats politiques (maire, sénateur, conseiller régional, ministre, président du Sénat, et on en oublie certainement) a révélé sa volonté d’encadrer le droit de grève à la suite du mouvement déclenché par les contrôleurs de la SNCF. Par « encadrer », il faut entendre « restreindre » bien entendu. Selon lui, « La grève, ça doit être l’arme ultime » ajoutant : « c’est devenu un instrument de la négociation ». Et de conclure : « Je crois qu’il faut prendre des dispositifs qui fassent que cet usage de la grève ne soit pas une prise d’otage ». Lui et ses amis du Sénat n’ont pas eu à faire grève pour s’augmenter récemment en piochant dans les caisses remplies d’argent public du Sénat.
Larcher a évité de se prononcer sur le fond du problème, c’est-à-dire le fait que la direction de la SNCF n’aurait pas appliqué les accords signés en décembre 2022. Ce qui est curieux pour quelqu’un qui vote la loi. Non, avec d’autres comme Attal, le premier ministre, Vautrin, la ministre du travail, Ciotti, le président de LR, mais également et sans surprise Marine le Pen, il a bondi sur l’occasion pour montrer son hostilité à l’endroit des travailleurs et à la grève comme moyen de lutte. Pourtant, il y a quelques jours, tout ce petit monde s’était bien gardé de monter au créneau face aux agro-industriels qui entravaient la liberté de circuler, d’accéder à certains services en bloquant des bâtiments publics.
Ces prises de position concordantes nous montrent que les travailleurs devront combattre non seulement leurs patrons, qui les exploitent directement, mais aussi les élus, extrême-droite comprise, qui protègent ces patrons et les soutiennent d’une seule voix.