On connaissait la nouvelle d’Alphonse Daudet, « le sous-préfet aux champs », où ledit sous-préfet cherchait l’inspiration dans un petit bosquet et a fini par oublier son discours. Macron essaye-t-il de renouveler le genre ?
Par décret du 21 février, il a nommé un sous-préfet en charge des problèmes de l’eau et de l’assainissement en Guadeloupe. Le nommé Théo Gal a pris ses fonctions le 12 mars, venant de la ville de Draguignan.
Jean-Louis Francisque, maire de Trois-Rivières et président du SMGEAG, a dit sa surprise d’apprendre cette nomination par la presse. C’est dire le peu de cas que Macron et son gouvernement accordent aux élus guadeloupéens. Il faut avouer que ces derniers, aussi bien avant qu’après la création forcée du SMGEAG, n’ont pas fait preuve de beaucoup de compétence dans la gestion de l’eau et de l’assainissement. Il y a pourtant parmi le personnel du SMGEAG suffisamment de gens capables de régler le problème de l’eau, à condition que les moyens soient mis.
En fait, on sait que pour refaire le réseau il faut environ deux milliards d’euros. Mais l’État ne veut pas faire une telle dépense. Alors on crée des commissions, des organismes qui se chevauchent, tels l’Office de l’Eau et le SMGEAG, on bavarde au lieu de mettre en œuvre les moyens nécessaires.
La nomination du jeune sous-préfet montre aussi que l’État veut gérer lui-même les fonds insuffisants qu’il engage sur ce dossier. Peut-être pour réintroduire une multinationale du type Véolia, qui avait laissé le réseau se dégrader en empochant les bénéfices avant de se retirer ?