Le jeudi 14 mars, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin et la ministre déléguée aux outremers, Marie Guévenoux se sont rendus à l’Hôtel de la CTM (Collectivité Territoriale de Martinique) à Cluny, pour être reçus par le président de l’Exécutif de la collectivité Serge Letchimy ; ce dernier était accompagné de Lucien Saliber, président de l’Assemblée.
À cette invitation, avaient également répondu des conseillers, la présidente du patronat martiniquais Catherine Rodap entourée d’autres patrons et d’autres personnalités de toute obédience politique.
De quoi était-il question pour ce beau monde ? Les représentants de l’État sont venus en Martinique pour débattre de l’évolution institutionnelle, de la réforme de l’octroi de mer, mais aussi de la hausse des violences et de la délinquance, de la santé, l’inflation, entre autres.
L’évolution institutionnelle est évoquée par les élus depuis « L’appel de Fort-de-France » lancé en mai 2022 par les présidents exécutifs de la Réunion, Martinique, Guadeloupe, Mayotte, Saint-Martin et Guyane. Ces derniers avaient demandé « un changement profond de politique » pouvant aller jusqu’à une réforme constitutionnelle. À cette demande, deux ans après, Darmanin a répondu : « Le président de la République m’a chargé de vous dire qu’il vous donne rendez-vous dans les prochains temps pour évoquer l’agenda d’une possible réforme ». Tout le monde s’est montré satisfait. Selon ses propos, Serge Letchimy lui, a carrément été « ému », de la réponse du représentant de l’État français. Une réforme qui s’installera en faveur des notables locaux.
Sur la réforme de l’octroi de mer, les réponses ont laissé entendre qu’elle sera, après consultation des élus, sans doute remplacée par une nouvelle taxe qui va encore pressurer les classes pauvres.
Sur la question de la violence, Darmanin a été interviewé par la journaliste de Martinique 1ère Corinne J. Joseph en ces termes « Est-ce que la hausse de la violence et la délinquance n’est pas le fait du chômage, de la hausse des prix et de la pauvreté ? ». Le ministre a évité la question, pour se focaliser sur « la loi de la république », c’est-à-dire sur la répression, par l’augmentation des effectifs de gendarmes et de policiers. Il ignora aussi la présence des centaines de personnes mobilisées quelques heures plus tôt devant la CTM contre la violence d’État et pour demander la libération d’Hervé Pinto.