CO N°1341 (4 janvier 2025) – Syrie – Après la chute du régime d’Al-Assad

Après la chute de Bachar Al-Assad, Israël, déjà engagé dans une guerre contre le Hamas palestinien, le Hezbollah libanais et l’Iran, lance des attaques contre le territoire syrien et bombarde des sites militaires syriens.

Israël, allié des impérialistes dans la région, profite de la chute d’Al-Assad pour éliminer les factions qui le gênent.

Depuis le 8 décembre, l’armée israélienne a intensifié son occupation du Golan au sommet du mont Hermon. L’État d’Israël dit vouloir éviter que « des armes ne tombent entre les mains des extrémistes ».

Pour le moment, le nouveau régime syrien ne riposte pas mais ce n’est pas exclu.

Le début de l’occupation du plateau du Golan par Israël en 1967 avait été présenté comme provisoire avant que le parlement israélien finisse par voter son annexion en 1981. Aujourd’hui, plus de 30 000 colons israéliens y sont installés et les dirigeants israéliens prévoient de doubler le nombre de colons. Ils n’ont rien à faire de mettre la vie de leur propre peuple en danger en les installant dans cette zone à hauts risques.

Jeux d’alliances et oppositions

Le départ d’Al-Assad rebat les cartes et les jeux d’alliances dans la région. Macron s’est réjoui qu’un « État de barbarie soit tombé ». Les dirigeants impérialistes se sont félicités de la chute d’Al-Assad. Ils ont fait mine de découvrir les crimes de son régime alors qu’il était l’un de leurs alliés dans la région ! Le père puis le fils Al-Assad représentaient une stabilité, même s’ils mettaient parfois les dirigeants impérialistes dans l’embarras en soutenant des opposants.

Aujourd’hui, Bachar Al-Assad est ouvertement soutenu par Poutine. Quant aux nouveaux dirigeants syriens du HTC et son chef, Ahmed Al-Charaa, les impérialistes et leurs alliés espèrent trouver en eux des dirigeants capables de faire régner l’ordre.

Hafez Al-Assad, le père de Bachar, avait soutenu l’Union soviétique et pris fait et cause pour les Palestiniens contre Israël, allié des impérialistes. Mais en 1976, l’armée syrienne était intervenue au Liban contre les milices palestiniennes et s’y installa pour maintenir un statu quo favorable aux dirigeants occidentaux. En 1991, Assad s’aligna derrière la coalition occidentale venue punir Saddam Hussein qui avait voulu mettre la main sur le Koweit, pays riche en pétrole.

En 2011, la révolte populaire du « Printemps arabe » a gagné la population syrienne. Des groupes djihadistes se sont développés, dont Daesh qui réussit à prendre le contrôle d’une grande partie de la Syrie, mettant ainsi en danger les intérêts des pays occidentaux. Ces derniers avec l’aide de la Russie et l’Iran ont alors sauvé le régime Al-Assad pour écraser les Djihadistes et massacrer son propre peuple.

Actuellement, avec les velléités guerrières d’Israël, soutenu par les impérialistes, la stabilité risque d’être de courte durée.

Aucune paix ne sera possible dans la région tant que les populations locales n’imposeront pas leurs intérêts communs contre les guerres menées par leurs dirigeants respectifs.