CO N°1350 (10 mai 2025) – Éditorial – La paix durable ne viendra pas de ceux qui déclenchent des guerres sans fin

Le 30 avril 2025, les États-Unis et l’Ukraine signaient un accord qui prévoit un fort investissement américain pour l’exploitation de ressources minières, de pétrole, de gaz et pour la reconstruction du pays.

Pendant qu’ils discutent de profits futurs, les bombes continuent de tomber, les soldats de mourir et les civils de fuir. Ils ne sont pas pressés d’arrêter le massacre. Ils marchandent l’avenir du pays comme on partage un gâteau, pendant que les familles enterrent leurs morts.

Cela ne se limite pas à ces deux pays. Les pourparlers entre l’Ukraine et la Russie, ne sont en fin de compte pas destinés à mettre fin à la guerre rapidement mais pour garantir les intérêts économiques de chacun dans l’après-guerre. Ce que ces dirigeants ont en commun, c’est leur indifférence totale pour les peuples qu’ils prétendent représenter. Ni la démocratie, ni même la paix ne pèsent bien lourd face aux profits.

Pendant que les uns négocient, les tensions militaires s’intensifient ailleurs. En Asie, les tensions entre l’Inde et le Pakistan se sont à nouveau intensifiées après une attaque meurtrière au Cachemire. À coups de missiles et de déclarations, ces deux puissances nucléaires régionales jouent avec le feu. Au Moyen-Orient, les frappes israéliennes et les représailles des milices soutenues par l’Iran risquent d’embraser toute la région. Le Liban, la Syrie, Gaza, l’Iran : aucun de ces fronts n’est apaisé, tous peuvent exploser.

Dans l’ombre de ces conflits régionaux, les deux principales puissances économiques mondiales, les États-Unis et la Chine, mènent   une guerre économique de plus en plus dure. Une guerre économique où les droits de douane montent, où les alliances militaires se renforcent, où chacun s’arme, se positionne, se prépare. Il est difficile de croire que cette escalade restera éternellement pacifique. Deux superpuissances qui prétendent dominer le monde ne peuvent coexister indéfiniment sans affrontement.

Ces conflits, qu’ils soient ouverts ou sous-jacents, ont une chose en commun : ce sont les classes populaires qui en paient le prix. Déjà, les gouvernements prévoient des coupes dans les services publics utiles à la population et dans les administrations. C’est toujours la même logique : licencier dans les hôpitaux, dans l’éducation, dans les transports, pour mieux financer les chars, les drones et les missiles. Aux États-Unis, l’administration Trump a licencié des dizaines de milliers de fonctionnaires fédéraux. En France le gouvernement a annoncé qu’il fera 40 milliards d’euros d’économie. Autant d’argent public qui finira d’une façon ou d’une autre dans les poches des capitalistes.

Demain, ils demanderont aux jeunes, aux précaires, aux travailleurs d’aller mourir sur un front qu’ils n’ont pas choisi, pour des intérêts qui ne sont pas les leurs. Une fois de plus, ils voudront transformer les prolétaires en chair à canon dans des guerres qui ne servent que les intérêts des capitalistes et des impérialistes.

Il n’y aura pas de paix durable sans briser cette logique de domination et de guerre. Tant que ce sont les possédants qui dirigent, ils sacrifieront tout, vies humaines ou ressources naturelles, pour maintenir leur pouvoir. La paix ne viendra pas des traités signés entre États bourgeois. Elle viendra de l’intervention consciente des masses, de l’organisation de la classe ouvrière et de la révolution sociale.

C’est aux travailleurs, aux exploités, aux opprimés de prendre les choses en main. Contre la guerre, contre les sacrifices imposés, contre l’exploitation, il faut construire une force des travailleurs révolutionnaires, internationalistes. Car pour imposer la paix, il faudra renverser le système qui produit la guerre : le capitalisme.