CO N°1354 (19 juillet 2025) – Haïti – La riposte viendra des masses pauvres organisées

Les gangs sont liés au trafic d’armes et de stupéfiants. Haïti est devenue une plaque tournante. Ainsi, le 13 juillet, sur l’île de la Tortue, au large d’Haïti, plus d’une tonne de cocaïne a été saisie par la police.

Durant ce dernier mois les gangs ont continué leur progression en dehors du département de Port-au-Prince. Après avoir pillé les communes autour de la capitale, ils se sont emparés de communes proches de la frontière avec Saint-Domingue.

La population a fui. Plus de 27 500 personnes ont été déplacées en près d’une semaine en raison de ces attaques, rapportait l’organisation internationale pour les migrations. Alors que certaines personnes déplacées trouvaient refuge auprès de familles d’accueil, la majorité s’est retrouvée dans des camps d’hébergement, espérant trouver un répit. Ainsi, dans le département de Port-au-Prince (département de l’Ouest), il y a plus de 85 sites d’accueil de personnes déplacées, alors qu’il n’y en avait aucun en décembre 2024.

Pour la première fois, le nombre de sites en dehors de Port-au-Prince a dépassé ceux de la capitale : plus de 218 000 personnes vivent dans des camps d’hébergement.

À cela s’ajoutent les déportations massives d’Haïtiens, principalement en provenance de la République dominicaine, plus de 108 000 selon l’ONU.

Pour lutter contre les gangs, la réaction du gouvernement d’intégrer la Brigade de police affectée à la surveillance des aires protégées donne peu de résultats.

Une autre unité de police spéciale utilise des drones explosifs contre les gangs. Ainsi, dans une section communale proche de la capitale, durant le week-end du 13 juillet, la population a été frappée par des attaques de drones kamikazes. La police affirmait cibler des positions des gangs dans cette région avec plusieurs salves tirées samedi, dimanche et lundi. Le nombre de gangsters touchés n’a pas été publié, mais les dégâts sont considérables sur les habitations et les petits marchés.

Prise entre les feux des gangs et les ripostes sporadiques de la police, c’est la population pauvre qui est la principale victime. Stopper ces malfrats est une question de vie ou de mort pour les masses populaires. En l’absence d’organisation politique défendant leurs intérêts, les masses populaires se retrouvent seules face aux gangs et leurs complices : grands commerçants, trafiquants de drogue.

L’alternative est dans la lutte autonome des pauvres, dans l’organisation autour d’un Parti des travailleurs prenant la tête de la mobilisation collective armée pour mettre les gangs hors d’état de nuire.