Au parc industriel de Port-au-Prince des ouvriers en grève bloquent la fermeture d’une entreprise.
L’emprise des gangs n’empêche pas les patrons des entreprises qui sont encore en activité de faire leurs profits par tous les moyens. La rançon qu’ils payent au chef de gang qui contrôle la zone, ils la répercutent sur les ouvriers en baissant les salaires et en augmentant les cadences.
Mais tous les travailleurs ne baissent pas la tête et essaient de s’opposer collectivement aux mauvaises conditions de travail. Ainsi des ouvriers du secteur textile dans le parc proche de la frontière dominicaine ont mené deux semaines de grève et de manifestations au cours du mois d’octobre. Ils ont réussi à faire reculer le patron qui voulait opérer des prélèvements sur leur salaire.
De même il y a eu des débrayages au parc industriel à Port-au-Prince et en réplique le patron a fermé l’usine. C’est une de leurs pratiques : du jour au lendemain l’usine est fermée et les ouvriers trouvent la barrière gardée par une milice armée pour repousser les demandes d’indemnisation des ouvriers.
Ainsi depuis le 9 décembre les ouvriers de l’entreprise de textile Centri Group à Port-au-Prince sont en mouvement. Le patron prévoit de fermer l’entreprise pour s’installer dans le nord, dans une zone plus sécurisée. Ce patron voulait déménager les machines en catimini, mais les ouvriers ont eu vent de la nouvelle. Ils occupent une partie stratégique de l’usine et empêchent ainsi le transfert des machines. Ils réclament leurs indemnisations de licenciement. Ils s’organisent pour maintenir un piquet de surveillance nuit et jour. Ils continuent le mouvement, appelant un maximum d’ouvriers à participer à la gestion de la grève.
La capitulation des patrons dépend de cette mobilisation et de sa gestion par les grévistes eux-mêmes.