Le 24 novembre, après 16 ans de procédure, le parquet de Paris a requis un scandaleux « non-lieu » dans l’affaire de l’empoisonnement au chlordécone.
Plusieurs associations de Guadeloupe et de Martinique avaient déposé plainte en 2006 pour « empoisonnement » et « mise en danger de la vie d’autrui ». En 2021, les premières déclarations du parquet sur la possible prescription avaient déclenché la colère de la population. Il y a eu des milliers de manifestants dans les rues de Fort-de-France fin février 2021.
La récente décision du parquet était prévisible. En avril 2022, les juges d’instruction avaient annoncé la clôture de leurs investigations sans avoir procédé à des mises en examen.
La prétendue « prescription » des faits n’est qu’un prétexte. Pour l’État il est hors de question qu’un procès se tienne dans cette affaire qui mettrait sur le banc des accusés des anciens ministres et des gros békés planteurs de banane.
De nombreux rassemblements de protestation ont été organisés depuis l’annonce de la demande de « non-lieu » du parquet. Le 3 décembre, en Guadeloupe, à Capesterre-Belle-Eau, les ouvriers de la banane ont organisé un rassemblement devant la mairie. Le 10 décembre plusieurs rassemblements et manifestations ont eu lieu en Martinique, en Guadeloupe et à Paris pour exiger la condamnation des gros planteurs empoisonneurs.
Guadeloupe : extraits du bulletin Pawòl a travayè bannann
Chlordécone : rassemblement des ouvriers de la banane à Capesterre
Le 3 décembre, une cinquantaine de personne étaient rassemblées devant la mairie. Une prise de parole a permis aux camarades de dénoncer non seulement leur empoisonnement aux pesticides dans les plantations mais aussi les conditions de travail inhumaines dans la banane. Ils ont affirmé leur détermination à poursuivre la lutte pour l’indemnisation des ouvriers de la banane et pour la condamnation des gros planteurs empoisonneurs !
Chlordécone : l’ARS veut faire passer les victimes pour les coupables ?
De nombreux camarades ont reçu la visite ou des appels téléphoniques des personnes en charge du dossier chlordécone à l’ARS. Durant ces discussions, les camarades ont constaté qu’on leur posait beaucoup de questions sur leur alimentation qui pourrait favoriser leur contamination mais peu de questions sur leur empoisonnement forcé dans les plantations !