Le 23 novembre 1733, sur l’île antillaise de Saint John, à l’époque colonie du Danemark et aujourd’hui une des Iles vierges américaines, environ 150 esclaves africains déclenchèrent une révolte qui dura plusieurs mois jusqu’en août 1734.
Pour commencer, les insurgés s’emparèrent du fort de Coral Bay. Lorsque le fort fut pris, ils tirèrent un coup de canon pour donner le signal aux insurgés des plantations. Au son du canon, Breffu, une femme dirigeante de la révolte et son ami Christian entrèrent dans la maison de leurs maîtres, les Kroyer. Ils tuèrent toute la famille. Puis ils firent pareil sur les plantations suivantes.
Les trafiquants danois se sont lancés dans la traite négrière en 1657. Au milieu de 1733, les planteurs exploitaient 109 plantations. La principale production était la canne à sucre (un cinquième des plantations). La population totale d’esclaves était plus de cinq fois supérieure à celle des habitants européens : il y avait 1087 esclaves pour 206 Blancs. Cette supériorité numérique permit aux insurgés de prendre le contrôle de la plus grande partie de l’île.
La répression
Des responsables danois lancèrent un appel à l’aide aux colons français établis en Martinique, située à 521 kilomètres de distance. Deux navires français arrivèrent à Saint John le 23 avril 1734, avec à son bord plusieurs centaines de soldats français et suisses pour tenter de reprendre le contrôle de l’île. Lorsque les soldats français quittèrent l’île le 1er juin, c’est une milice locale qui continua les recherches pour trouver des insurgés toujours en fuite. De nombreux propriétaires terriens de Saint John ont déménagé à Sainte-Croix, une île danoise voisine. Plutôt que d’être capturés Breffu et 23 autres rebelles se seraient suicidés en mai 1734.
La révolte ne suffit pas à mettre fin à l’esclavage et la traite négrière mais cette révolte d’esclaves est connue pour être l’une des plus longues des petites Antilles.