Les rivalités entre grandes puissances augmentent. Les guerres régionales se multiplient. Il y a deux ans, le 24 février, la Russie déclenchait la guerre en Ukraine. À Gaza, une guerre dure depuis plus de cinq mois entre le Hamas et Israël. Elle a causé près de 28 000 morts dans l’enclave palestinienne.
En représailles à la guerre menée par Israël les rebelles houthistes du Yémen, alliés du Hamas, multiplient les attaques en Mer Rouge. Ils bombardent à coup de drones les navires commerciaux et militaires. Les États-Unis et le Royaume-Uni ripostent en bombardant des sites militaires tenus par les Houthistes.
Aujourd’hui le groupe yéménite menace de couper les câbles internet mondiaux qui traversent le détroit de Bab-el-Mandeb. Le 28 janvier, un drone des groupes pro-Iran a frappé une base en Jordanie tuant trois soldats américains. En réponse à la mort de ses soldats, les États-Unis ont déversé des bombes visant des cibles iraniennes en Syrie et en Irak, mais sans affronter directement l’Iran pour l’instant.
Les rivalités entre puissances impérialistes pour préserver ou agrandir leurs zones d’influence continuent de plonger l’Afrique dans un état de guerre permanent.
La guerre en Ukraine a formellement débuté avec l’invasion russe, mais c’est le système impérialiste qui en a enclenché les causes. Les États impérialistes dont les États-Unis et ses alliés de l’OTAN ont multiplié les manœuvres militaires pour s’étendre de plus en plus vers l’Est en entourant la Russie à ses frontières. Leur présence militaire dans la région ne pouvait être perçue que comme une menace par Poutine et la riche bureaucratie russe. Le but ultime de l’impérialisme est de faire en sorte qu’aucune région du monde et ses richesses ne lui échappent.
Alors les budgets militaires de tous les États sont revus à la hausse. Les actions des marchands d’armes comme Thales, Dassault s’envolent. Un document confidentiel de l’armée allemande, révélé en janvier 2024, estime qu’une troisième guerre mondiale pourrait avoir lieu en 2025 entre la Russie et les pays de l’OTAN. En France, le président Macron a placé l’année 2024 sous le signe du réarmement : « réarmement de l’économie », « réarmement de l’État », « réarmement civique »… Le gouvernement veut ainsi préparer moralement le pays à une éventuelle guerre. Les revenus des travailleurs et des classes populaires chutent alors que les immenses richesses des gros possédants atteignent des sommets.
Pour les marxistes le mot impérialisme signifie stade ultime de développement atteint par le capitalisme. Selon Lénine « les monopoles n’éliminent pas la libre concurrence dont ils sont issus ; ils existent au-dessus et à côté d’elle, engendrant ainsi des contradictions… des conflits particulièrement aigus et violents ». C’est Lénine et Rosa Luxemburg qui avaient montré au début du 20ème siècle le lien qui existe entre les rivalités économiques des nations capitalistes et la politique guerrière de leurs États. Les deux dernières guerres mondiales ont été des luttes inter-impérialistes pour se partager le monde, notamment les colonies, en tant que sources de matières premières et de débouchés pour l’exportation des capitaux. Face à cette menace d’une guerre généralisée les travailleurs doivent se préparer à refuser de servir de chair à canon pour satisfaire les intérêts de leur bourgeoisie. Comme disait Lénine la classe ouvrière doit « chercher à transformer la guerre impérialiste entre les peuples en une guerre civile des classes opprimées contre leurs oppresseurs ».
Nous n’en sommes pas là à l’heure qu’il est, mais les travailleurs et les masses populaires doivent s’y préparer dès aujourd’hui.