Le 17 octobre 2024 était la date anniversaire de l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines en 1806. À cette occasion, tout le Conseil présidentiel de transition était présent à Port-au-Prince au Musée du panthéon national haïtien (MUPANAH).
Derrière le dépôt de gerbes, les phrases ronflantes rendant hommage à celui qui est qualifié de « Père de la Nation », cette cérémonie marque l’impuissance d’un gouvernement incapable de faire face aux gangs. Les Conseillers-Présidents se sont dépêchés de quitter le Champ de Mars en entendant les tirs nourris qui résonnaient dans la matinée.
Depuis 3 ans, cette cérémonie ne se tient plus sur le lieu symbolique de l’assassinat situé au Pont Rouge à la sortie nord de Port-au-Prince, la zone est contrôlée par les gangs de « Vivre Ensemble ».
Ce jour de commémoration, la population du quartier de Solino à Port-au-Prince a dû déguerpir devant une nouvelle attaque de ces mêmes gangs. De même dans la ville de Pont Sondé, les habitants craignent le retour du gang auteur du massacre qui a coûté la vie à plus d’une centaine de personnes le 3 octobre. Des préparatifs sont en cours pour cibler à nouveau la localité, selon certains.
Les habitants de Pont Sondé dénoncent les policiers qui craignent d’affronter les gangs, au prétexte de manque de moyens, disent-ils. « Nous sommes prêts à soutenir les policiers. Nous en avons assez, il est temps de démanteler ce gang. Nous avons trop souffert », déclarent certains qui avaient tenu ce gang en échec auparavant.
Que ce soit le Conseil présidentiel, les militaires kényans, ou les policiers, ces forces gouvernementales ont jusque là été incapables de faire face aux gangs.
La population pauvre ne peut compter que sur ses propres forces et s’inspirer des luttes des habitants de la commune d’Anse d’Hainaut qui se sont mobilisés au début du mois de septembre pour se défaire des dizaines de malfrats qui les terrorisaient. Ces derniers ont pris la fuite, d’autres ont été neutralisés. La population a repris ses activités tout en restant vigilante.