CO N°1350 (10 mai 2025) – Guadeloupe – Hôtel Fort Royal : premiers succès

Après presque deux mois d’occupation de l’entrée de l’hôtel Fort Royal à Deshaies, les militants de LCDM (Le Collectif de défense mobile) ont décidé de suspendre leur mouvement. L’affaire n’est pas encore réglée mais est maintenant largement connue de tous grâce à la mobilisation.

Les militants du LCDM ont eu une réunion de concertation avec le Président de la Région Guadeloupe et ses équipes le vendredi 2 mai 2025. Ary Chalus s’est engagé à nommer des experts pour faire la lumière sur ce dossier.

En effet, LCDM n’a pas cessé  de dénoncer des faits graves qui se passent dans cet hôtel. Le premier scandale c’est que dès l’arrivée dans les murs, on voit uniquement des employés blancs dans un pays où  la grande majorité de la population est noire. Les employés noirs sont dissimulés dans le ménage des chambres et des bungalows. On se croirait pendant la période de l’apartheid ou de la ségrégation raciale. C’est du racisme !

Les conditions de travail sont quasi-esclavagistes. Les salariés, quelle que soit leur nationalité, sont corvéables à merci. Ceux qui sont logés sur place habitent dans de toutes petites chambres.

LCDM a également révélé des scandales financiers.

L’hôtel aurait été acheté deux fois par le Conseil régional en 1990 sous Félix Proto et en 1995 sous Lucette Michaux Chevry. Langley, le patron suédois de l’hôtel, est un locataire.

LCDM a démontré que le bail de location est juridiquement nul car l’une des clauses n’a pas été respectée par Langley. Le bail aurait dû être annulé.

LCDM a dénoncé les facilités dont bénéficie Langley : le loyer serait de 230 000 € par an. C’est un cadeau pour un tel hôtel !

Par ailleurs, Langley n’hésite pas à construire sans autorisation : un consulat et une stèle ont été érigés en dehors de toute réglementation. Un enrochement a été construit sur la plage. Désormais, la mangrove, ce milieu naturel protégé, est abimée.

De plus, Langley privatise une station d’épuration construite pour l’ensemble des foyers du quartier de Bas Vent. Il prive les habitants de l’assainissement de leurs eaux usées qui se déversent dans la rue en lâchant des odeurs nauséabondes.

S’il fallait une preuve supplémentaire que dans cette société capitaliste, ce sont les patrons qui font la loi, cet hôtel serait cette preuve.