Le chef d’état-major des armées, Fabien Mandon, a déclaré lors du Congrès des maires de France, le 18 novembre dernier : « Si notre pays flanche parce qu’il n’est pas prêt à accepter de perdre ses enfants (…) de souffrir économiquement parce que les priorités iront à la production défense, par exemple, si on n’est pas prêt à ça, alors on est en risque ».
Il a aussi affirmé que la Russie se prépare à une confrontation contre l’Otan (Organisation du traité de l’Atlantique nord) à l’horizon 2030. Il a ajouté que les États-Unis se préparent à intervenir pour défendre Taïwan contre une invasion de la Chine qui aurait lieu en 2027. Il a cité le problème de la puissance militaire de la Chine et son influence en Outre-mer notamment en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie.
Des responsables politiques de la LFI, du PC ou du RN se sont offusqués de ces propos. Pourtant, ces bruits de guerres ne sont pas nouveaux, l’année dernière le chef de l’armée britannique a déclaré que les citoyens du pays devaient être prêts à combattre la Russie. Le Premier ministre polonais a estimé en mars 2024 que l’Europe est dans une « ère d’avant-guerre ».
Partout les budgets militaires explosent. Les dépenses de défense des États membres de l’Union européenne s’élevaient en 2024 à 343 milliards d’euros. États-Unis, Chine et Russie ont un budget militaire de 1260 milliards d’euros, soit 53,5 % des dépenses militaires mondiales. En France, le président Macron a multiplié les commandes de missiles, d’obus, de Rafale, de drones. Les groupes comme Dassault, Thales ont déjà augmenté leur production et leurs profits.
Il y a une préparation des esprits à la guerre mondiale. Le président Macron a annoncé la mise en place d’un nouveau service militaire sur la base du volontariat. « La jeunesse est prête à se lever pour la patrie » a assuré le chef de l’État, son objectif est d’atteindre 50 000 jeunes en 2035. Après le volontariat, ce sera la conscription pour la mobilisation générale ! Les jeunes seront donc les premiers mobilisés qui serviront de chair à canon fraîche à l’armée française face à la guerre.
Les représentants de l’État n’ont qu’un principal argument, c’est la défense de « notre patrie ». Mais quelle patrie ? C’est une patrie qui défend les intérêts des capitalistes, en particulier des industriels de l’armement. Actuellement, grâce aux massacres fomentés aux quatre coins du monde (en Ukraine, en Palestine, au Soudan, ou en République démocratique du Congo) les ventes ont rapporté aux cent plus puissants fabricants d’armes mondiaux 586 milliards d’euros en 2024. Les guerres, les conflits ont tendance à s’exacerber : au Moyen-Orient, en Europe, en Asie et même près de chez nous dans la Caraïbe avec les troupes armées de Trump qui s’apprêtent à attaquer le Venezuela.
Le patrimoine de la grande bourgeoisie, des milliardaires, des multimillionnaires s’accroît. Elon Musk, l’homme le plus riche du monde, pourrait devenir le premier trillionnaire en 2028 avec une fortune de 1000 milliards de dollars.
Les rivalités économiques entre les capitalistes poussent les grandes puissances à défendre les intérêts de leurs capitalistes.
Il est hors de question d’accepter de se sacrifier ou de mourir pour les intérêts des pays impérialistes et de leur bourgeoisie. Comme disaient les révolutionnaires communistes de la Deuxième internationale à l’approche de la Première guerre mondiale : « Guerre à la guerre ». Pour avoir la paix, il faut transformer cette guerre capitaliste en une guerre civile où les exploités retourneront les armes contre leurs propres dirigeants et leurs bourgeoisies. Ce n’est pas la guerre des travailleurs ni des masses pauvres et à plus forte raison celle des colonisés.