CO N°1362 (20 décembre 2025) – Guadeloupe – Quand le logement social devient un danger

Le 12 décembre, un enfant de deux ans est mort aux Abymes, écrasé par une baie vitrée tombée dans l’appartement de sa famille. La douleur est immense.

Au-delà de l’émotion, ce drame pose des questions : dans quelles conditions vivent les familles populaires et qui en porte la responsabilité ? Le bailleur du logement concerné est la Société immobilière de la Guadeloupe (SIG).

Les autorités parlent d’« accident domestique », mais le hasard ne suffit pas à expliquer qu’une baie vitrée se détache de son rail et s’effondre sur un enfant. Rien n’est accidentel dans un système où l’entretien des logements est sacrifié aux économies budgétaires, où les bailleurs sociaux gèrent la misère comme un stock immobilier, et où la sécurité passe après les bilans comptables.

L’ironie est cruelle : il y a à peine plus d’un mois, la SIG célébrait en grande pompe les 15 ans de son « centre de relations clientèle », vantant sa capacité à traiter les réclamations techniques… Et aujourd’hui un enfant meurt.

Les élus demandent aujourd’hui que la lumière soit faite. Mais le vrai regard doit se porter sur le manque d’entretien, les contrôles insuffisants, les logements vieillissants, et sur la logique même d’un système qui accepte que les familles populaires vivent dans des conditions que les classes dirigeantes n’accepteraient jamais pour leurs propres enfants.