CO N°1362 (20 décembre 2025) – Guadeloupe – Éducation : contre la violence, il faut surtout les moyens

Au sein et aux abords des établissements scolaires les actes de violence perdurent.

Le 10 décembre les enseignants du lycée professionnel Louis Degrès du Moule ont débrayé suite à l’agression d’une de leurs collègues par un élève qui l’a giflée après une remarque sur son comportement.

Au collège de Grand-Camp dans la nuit de mercredi 10 au jeudi 11 décembre, des personnes se sont introduites au sein du collège et ont commis des actes de vandalisme. Les enseignants ont refusé d’accueillir les élèves, les cours reprendront le lundi suivant. Ce n’est pas la première fois que le collège subit des actes de vandalisme. Il y a eu des actes d’incendie volontaire. Des élèves se font agresser pour des téléphones portables et des bijoux aux abords de l’établissement. Fin novembre deux enveloppes renfermant un cercueil miniature et de la poudre blanche ont été découverts dans la boîte aux lettres de l’école primaire Josette Jerpan à Grand-Camp.

Les organisations syndicales alertent depuis des années sur la dégradation du climat scolaire et les conditions de travail dans l’académie de Guadeloupe.

Il manque des postes d’enseignants, chaque année le rectorat en supprime. Les classes sont surchargées, les postes ne sont pas remplacés. Il existe un fort taux d’illettrisme en Guadeloupe, chaque année 1600 élèves sont en décrochage scolaire. De nombreux élèves ont des besoins pédagogiques spécifiques. Il manque des psychologues et des infirmières scolaires, des assistants d’éducation, des assistantes sociales, des AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap). Comme pour l’ensemble des services publics utiles à la population, l’État réduit les moyens, cela a de graves conséquences dans bien des collèges et des lycées et pourrait rendre la situation plus explosive. La violence à l’école est aussi la conséquence des problèmes de la société comme le chômage des jeunes. Pour lutter contre la violence à l’école, il faudrait augmenter les moyens financiers et humains, mais aussi régler le problème du chômage.