Dans la nuit du 5 avril, mourait Balagne, secrétaire général de l’Union des travailleurs agricoles
(UTA), happé par une voiture alors qu’il rentrait chez lui, au sortir d’une réunion. Toute la lumière
devra être faite ’sur cet « accident ». Tous les travailleurs agricoles souhaitent que l’enquête soit
menée minutieusement et poussée jusqu’au bout. Mais les plus conscients d’entre-eux pensent que
l’affaire sera purement et simplement classée. Ce n’est pas nous qui les démentirons. Car il y a trop
d’exemples, de par le monde, d’accidents de ce genre, dont ont été victimes des défenseurs de la
classe ouvrière, si ce n’est franchement des crimes, pour nier l’argument de ces ouvriers agricoles.
Balagne est mort alors qu’il avait la confiance de milliers d’ouvriers avec qui il avait lutté durement
au début de la récolte. Et, comme beaucoup d’autres travailleurs des champs, il pensait reprendre la
lutte arrêtée en février. Les trois mois de grève, comme aux autres, lui avaient appris, sans doute, à
mieux lutter. Que les ouvriers agricoles ne soient ni découragés ni intimidés – par cette disparition
troublante de Balagne. La lutte continuera.
SIDOINE