Nous commençons avec cet article une chronique historique. Elle sera faite d’une série de petits articles qui couvrent la période allant de la première abolition de l’esclavage aux Antilles à la défaite glorieuse des troupes noires anti-esclavagistes lors du rétablissement de l’esclavage par Bonaparte en mai 1802.
Le 4 février 1794, la Convention en France décrétait l’abolition de l’esclavage et la citoyenneté pour les Noirs. Il fallut donc cinq ans, depuis la prise de la Bastille en 1789 par le peuple révolutionnaire français, pour que les nouveaux dirigeants prennent une décision conforme à la déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Durant ces années, les esclaves et les Noirs libres menèrent de multiples luttes et insurrections.
La bourgeoisie de France avait pris le pouvoir en s’appuyant sur les luttes de la population. Elle n’envisageait pas de libérer les esclaves qui avaient tant contribué à son enrichissement. Cependant la pression populaire en France porta au pouvoir des hommes plus radicaux. Les luttes menées par les esclaves pour obtenir leur liberté et par les Noirs libres pour l’égalité poussèrent le pouvoir à décréter l’abolition.
Les troupes de l’Angleterre esclavagiste avaient occupé la Martinique et Sainte-Lucie. Elles menaçaient la Guadeloupe. Le gouvernement de la Convention envoya sur place Victor Hughes accompagné de soldats. Pour repousser l’invasion anglaise, il enrôla dans l’armée de nombreux Noirs qui voyaient dans ce combat la défense de leur propre liberté.
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