Députés, maires ou élus des collectivités de Guadeloupe ou Martinique se sont dits choqués de la perspective d’un non-lieu.
En Martinique, Alfred Marie-Jeanne, le président indépendantiste de la CTM, collectivité territoriale de Martinique, s’est fendu d’une lettre au président de la république soulignant que « les Martiniquais avaient besoin de vérité et de justice dans cette affaire… ». En cette période pré-électorale, Yan Monplaisir, gros patron et chef de file de la droite locale, n’a pas voulu être de reste. Il va jusqu’à déclarer que « les Martiniquais ont l’impression que la responsabilité de l’État voudrait masquer la responsabilité des empoisonneurs connus ». Olivier Serva, député de Guadeloupe appartenant à la majorité présidentielle, quant à lui, a annoncé qu’il déposerait prochainement, « une proposition de loi déclarant l’imprescriptibilité des faits qui ont causé un préjudice durable aux Martiniquais et aux Guadeloupéens, du fait de la pollution au chlordécone ».
Dans le registre des pleurs hypocrites, il y a même eu ceux de l’UGPBAN – (l’Union des groupements de producteurs de bananes de Guadeloupe et de Martinique) intervenant au nom des « producteurs d’aujourd’hui ». Le groupement réclame lui-aussi « la recherche active de la vérité. »
Pour ces élus, il est une chose de faire de belles déclarations, il en est une tout autre d’être réellement aux côtés des populations spoliées puis offensées pour qu’elles obtiennent réparation.