Le 22 février 2021, des milliers d’Algériens ont manifesté pour fêter l’anniversaire de la révolte populaire (appelée Hirak) débutée en février 2019. Depuis, la mobilisation populaire n’a jamais vraiment cessé. Le 28 février 2021, des émeutes ont éclaté dans plusieurs quartiers de Ouargla, dans le sud du pays, après la condamnation d’un militant du Hirak à une lourde peine de prison.
Tout a commencé le 10 février 2019 lorsque Abdelaziz Bouteflika, 82 ans, président-dictateur depuis près de vingt ans, annonçait sa cinquième candidature aux élections. À travers tout le pays, et malgré la féroce répression, des milliers d’Algériens manifestaient tous les vendredis et faisaient grève contre sa candidature et contre la corruption du « système ». Bouteflika a fini par démissionner le 2 avril 2019 mais cela n’a pas apaisé la colère populaire.
La colère dépassait la seule revendication contre le pouvoir dictatorial. Elle est le résultat de la misère, du chômage et de l’aggravation des conditions de vie que le capitalisme en crise impose aux travailleurs et à la population pauvre.
La classe ouvrière qui est, en Algérie, puissante numériquement et par son rôle économique, a les moyens potentiels de bloquer la machine capitaliste. Si elle parvient à brève ou plus longue échéance à s’organiser en un grand parti ouvrier révolutionnaire, capable d’entraîner les masses exploitées, elle pourra déclencher une révolution pour se débarrasser définitivement de la bourgeoisie et de l’exploitation de l’Homme par l’Homme en Algérie.
Pour le moment, un tel parti n’existe nulle part. Mais c’est lors de bouleversements sociaux, comme ce qui se passe actuellement en Algérie, que les travailleurs peuvent trouver la voie vers la création de partis ouvriers révolutionnaires.