Dimanche 28 février plusieurs dizaines de milliers de manifestants ont défilé dans les rues de Port-au-Prince pour demander la démission du président Jovenel Moïse. Il en était de même dans plusieurs villes de province au Cap Haïtien, au Cayes, à Mirebalais ou Jacmel. Après la manifestation massive du 14 février, la bataille menée par l’opposition politique pour ôter Jovenel Moïse du pouvoir continue.
Pour pallier la méfiance que la population ressent face aux politiciens de l’opposition, cette fois ce sont les pasteurs qui ont lancé l’appel. Ainsi les journalistes, avocats, écrivains, cinéastes, des juges et autres membres de la société civile ont pris la rue. A leurs côtés il y avait des anciens parlementaires, anciens ministres, anciens candidats-présidents qui demandent la démission de Jovenel Moïse.
Mais ce sont les nombreux jeunes venus des quartiers pauvres, les chômeurs et djobeurs, les travailleurs qui fournissaient le plus gros bataillon des manifestants. À côté des manifestants brandissant la Constitution d’Haïti, à côté des slogans dénonçant l’attitude de l’ONU qui soutient Jovenel Moïse ou des slogans « à bas Jovenel », il y avait des slogans contre les kidnapping et l’insécurité que subissent majoritairement les habitants des quartiers populaires. Ils espèrent une amélioration avec le départ de Jovenel Moïse, mais loin s’en faut.
Devant le succès de la manifestation, les chefs de file de l’opposition prônent des négociations pour renverser Jovenel Moïse avec la mise en place d’un gouvernement de transition. Une tactique qui a été utilisée de nombreuses fois, aboutissant à la rotation des politiciens au niveau des sommets de l’État tout en maintenant la masse des travailleurs, djobeurs, pauvres dans la même exploitation.