Chaque année, le 8 mars, des milliers de personnes manifestent dans de nombreux pays. Cette journée tient ses origines des luttes contre l’exploitation et l’oppression des femmes aux États Unis. Les médias au service de la bourgeoisie veulent effacer de cette journée toute référence à la lutte. Ils mettent ainsi les femmes en avant tout en continuant à en véhiculer une image dégradante. La bourgeoisie elle-même profite de cette journée pour faire des opérations commerciales. Mais les militantes et militants du mouvement ouvrier et révolutionnaire profitent de cette journée pour rappeler l’exploitation effroyable des femmes et leur lutte pour s’émanciper.
Historique du 8 mars
Les premières manifestations des femmes ont eu lieu aux États-Unis entre la moitié du 19ème et le début du 20ème siècle. Les travailleuses du textile ont manifesté contre la journée de travail de 12 heures, les bas salaires les mauvaises conditions de travail, mais aussi pour le droit de vote des femmes. C’est en 1910, lors du congrès de la deuxième Internationale (organisation socialiste internationale) qu’il fut convenu d’organiser chaque année une journée de lutte des femmes. C’est à l’initiative de Clara Zetkin, une dirigeante du parti socialiste allemand, que cette résolution fut prise. De 1911 à 1915, des « journées internationales des femmes » sont célébrées dans plusieurs pays. Le 8 mars 1914, des militantes socialistes d’Allemagne organisent des manifestations pour demander le droit de vote des femmes. Elles dénonçent aussi la course à la guerre et l’arrestation de Rosa Luxemburg, une dirigeante socialiste d’origine polonaise. Le 8 mars 1917 (23 février selon le calendrier russe de l’époque), en pleine guerre mondiale (1914- 1918) les ouvrières de Petrograd organisent des manifestations, des grèves pour la paix, le pain et contre le régime du tsar. Cette manifestation marque le début de la révolution ouvrière de 1917 en Russie. C’est en 1920 que la journée internationale de lutte des femmes fut fixée au 8 mars par la troisième internationale Communiste née de la révolution Russe.
Les femmes, victimes d’une exploitation ignoble
Aujourd’hui encore, dans de nombreux pays pauvres, soit pour 80 % de la population mondiale, les droits des femmes sont quasiment inexistants. Pas de liberté d’expression, pas le droit de disposer de son propre corps, pas le droit de disposer de son argent, mariages forcés, quasi esclavage, mutilations…
Dans les pays riches, les femmes ont acquis un certain nombre de droits (accès à l’emploi, droit de vote, l’éligibilité, accès à l’instruction, droit à la contraception, etc.). Mais ces avancées n’ont en aucun cas fait disparaitre la sujétion sociale des femmes. Les femmes gagnent en moyenne un salaire inférieur de 25 % à celui des hommes. Elles sont en majorité parquées dans les métiers les moins payés (gardes d’enfants, employées de ménage, caissières, employées de bureau, infirmières). 33 % des mères de famille occupent un emploi précaire contre 4 % des pères. C’est encore sur les femmes que pèse la charge du ménage et de la famille.
Dans beaucoup de pays du Maghreb, du Moyen Orient et d’Asie, en Afrique noire des millions de femmes sont soumises à des lois religieuses draconiennes. Interdiction de sortir avec les hommes, de regarder des hommes, obligation de porter le voile et de se vêtir de la tête aux pieds et bien d’autres règles de soumission totale aux hommes.
D’une manière générale et partout, les femmes sont la part la plus exploitée parmi les travailleurs.
La voie pour l’émancipation totale des femmes
L’oppression des femmes dans la société capitaliste sert les intérêts de la minorité qui exploite la classe ouvrière. Les luttes contre les inégalités liées à la condition féminine rejoignent dans le fond la lutte contre l’oppression économique de la classe ouvrière. La société n’est pas divisée entre hommes et femmes. La société capitaliste nous divise entre exploiteurs et exploités. C’est donc ensemble que les exploités, femmes et hommes, ont à se battre contre l’oppression des femmes et en définitive contre l’exploitation capitaliste.
Quand le monde sera débarrassé de cette division, ce sont les femmes et l’humanité toute entière qui sera libérée.