Depuis le 2 mars 2021, plusieurs centaines d’agents des collectivités locales sont en grève dans toute la Guadeloupe.
Ils exigent notamment la régularisation de leur carrière pour obtenir de meilleurs salaires et éviter des retraites très faibles. Depuis le début de la grève, les services publics comme les écoles, les cantines, la propreté publique sont perturbés ou à l’arrêt. Pour le moment, les maires refusent de répondre aux revendications des grévistes. Certains défendent l’idée que rien n’oblige un maire à appliquer les avis de la commission administrative paritaire (CAP) qui se prononce sur les avancements de carrière. D’autres disent que leur budget ne le leur permet pas. En réalité, tout comme les patrons capitalistes, la plupart des maires maintiennent une partie d’agents sous-payés et précaires qu’ils peuvent jeter ou garder au gré de leurs intérêts électoraux.
Un déficit organisé !
Chaque année, l’État attribue aux communes, aux intercommunalités, aux départements et aux régions des dotations financières pour fonctionner. Ces dotations représentent près d’un tiers des ressources des collectivités. De 2014 à 2017, l’État a diminué d’un tiers les dotations aux collectivités soit 12 milliards d’euros. Et depuis 2018, ces dotations stagnent. Cela a contribué à aggraver les difficultés financières de certaines collectivités. Cette politique gouvernementale est bien calculée : l’État n’a cessé de réduire les moyens dans les services publics pour pouvoir mieux arroser le grand patronat. Entre 2013 et 2019, l’État a offert au grand patronat plus de 100 milliards de baisses d’impôts et 20 milliards de CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) chaque année. Puis sous couvert de « plan de relance » post covid, 100 milliards d’euros supplémentaires seront versés aux gros capitalistes. En acceptant sans broncher ces baisses de dotations imposées par l’État, les maires et élus locaux sont complices des restrictions gouvernementales.