Depuis l’assassinat du président, il y a eu une augmentation des départs de population vers les pays voisins.
La pause, suite au tremblement de terre survenu dans le sud d’Haïti, est finie et la guerre des gangs a repris dans la zone entourant la capitale. Après avoir subi la loi de l’armée ou de la police sous des gouvernements précédents, la population des quartiers subit la pression de ces bandes armées civiles.
Quand ils occupent un quartier, les gangsters organisent le racket et rançonnent les habitants en fonction de ce qu’ils pensent pouvoir en soustraire. Ils demandent une somme différente à la marchande, au chauffeur de moto ou au commerçant et menacent de tout saisir ou tout bruler si la victime refuse. Ils dictent leur loi et les habitants, surveillés, sont sommés de choisir leur camp sous peine de représailles.
Cette mainmise s’étend en dépit des exhortations, voire de la complicité des politiciens au pouvoir ou de l’opposition.
Pour sortir de cet étau ils sont nombreux qui espèrent trouver ailleurs « un aller-mieux » et tentent leur chance sur de frêles embarcations vers les États-Unis. Dans la région caraïbe, en septembre, la marine des Bahamas a intercepté plus de 1 000 Haïtiens sur des petites barques et le gouvernement de Cuba parle « d’un nombre indéterminé de migrants haïtiens arrivés récemment par bateau sur les côtes de ses provinces orientales et centrales, dans l’espoir de rejoindre l’État américain de Floride. »
Parmi ces rapatriés certains qui sont partis depuis des années ont accompli un périple qui les a amenés à travers l’Amérique centrale au Mexique avant d’être bloqués à la frontière du Texas. Ils ont été exploités comme ouvriers agricoles, terrassiers, djobeurs.
Le gouvernement américain les a bloqués à la frontière du Texas puis a organisé le renvoi vers Haïti de milliers de ces migrants. Certains ne voient pas d’autre issue que de repartir, même si leur émigration n’a pas amélioré leur situation.
Plus de 4 000 Haïtiens ont été rapatriés depuis les USA vers Port-au-Prince ou le Cap à la fin du mois de septembre. C’est un cycle de renvois massifs qui a été initié par le gouvernement américain.
Depuis Saint-Domingue ce sont plus de 5 000 réfugiés qui ont été refoulés par les militaires en l’espace de trois semaines.
Le gouvernement des Bahamas envisage de renvoyer plus d’un millier de migrants. Ces migrants ont fait face à la même exploitation capitaliste dans les autres pays.
En Haïti, il y a des travailleurs qui se regroupent pour construire une force capable d’en finir avec cette grande misère et ce sort inhumain. L’avenir est à l’engagement auprès des masses exploitées en vue de changer cette société barbare.