En Guadeloupe et en Martinique les manifestations, les actions, les coups de colère se succèdent chaque jour contre les sanctions liées à l’obligation vaccinale et l’exploitation patronale.
La révolte d’une partie des travailleurs et de la population continue sept mois après avoir commencé et sans faiblir.
En Martinique, mercredi 12 janvier, les travailleurs ont manifesté devant le CHUM à Fort-de-France. Le vendredi 7 janvier les organisations syndicales et les soignants ont manifesté devant l’ARS, le lendemain ils ont manifesté à travers Fort-de-France et devant la préfecture.
Le 11 janvier, en Guadeloupe, des centaines de manifestants se sont opposés aux forces de répression qui avaient détruit le piquet de grève des soignants au CHU de Pointe-à-Pitre. La manifestation de rue du 8 janvier à Pointe-à-Pitre a rassemblé un millier de personnes. Des travailleurs sont en grève dans plus d’une dizaine d’établissements de santé. Au centre hospitalier de Pointe-à-Pitre, le mardi 4 janvier, les soignants privés de salaire ont montré l’ampleur de leur colère au directeur Gérard Cotellon, obligé d’être escorté par la police pour quitter son bureau.
Parallèlement, les travailleurs de plusieurs autres secteurs sont en grève : ceux de la multinationale ArcelorMittal depuis plus de quatre mois, ceux de la Poste, de l’IME, des établissements de santé.
Oui, la lutte paye : les animateurs de l’association United G 128 à Goyave, en grève contre leur licenciement, ont gagné !
Les travailleurs qui manifestent et qui font grève sont certes une minorité pour l’instant mais ils constituent une minorité combative qui ne lâche rien et qui montre la voie aux autres.
Le nombre de personnes risquant d’être touchées par les suspensions est très important. Par exemple, au centre hospitalier de Martinique, 3 800 courriers de mise en demeure ont été envoyés aux agents. L’intersyndicale en lutte estime à près de 6 000 le nombre de personnes menacées par les suspensions en Martinique. Dans les deux îles plusieurs milliers de travailleurs ont déjà perdu ou vont perdre leur salaire.
Ces chiffres s’ajoutent à ceux du chômage déjà massif aux Antilles. Avec l’augmentation des prix, l’absence d’eau dans les robinets, les salaires en recul par rapport au coût de la vie, les suspensions représentent la mesure de trop faisant déborder la colère d’une fraction combative des travailleurs ! Ces derniers n’ont finalement pas d’autre choix que de se battre. Il s’agit d’une bataille pour la réintégration des travailleurs suspendus mais surtout d’une lutte pour toute la classe ouvrière. La classe de ceux qui n’ont pas d’autre choix que de se faire exploiter pour obtenir un salaire et qui subissent toutes les violences de cette société.
Cependant, pour gagner face au gouvernement de plus en plus à l’offensive contre les travailleurs, la révolte sociale devra aller plus loin. Il faut qu’elle parvienne à entrainer dans son sillage la majorité des travailleurs et de la population. Ce n’est que si l’État se trouve face à une lutte plus générale, et collective, qu’il cèdera. Une lutte générale contre les suspensions liées à la loi sur l’obligation vaccinale mais aussi pour l’augmentation des salaires, pour des embauches de masse, l’arrêt des licenciements, pour l’eau potable partout, entre autres, érigera un rapport de force social supérieur.
Chaque fois qu’un gouvernement a fait des concessions aux travailleurs ce fut parce que la classe dirigeante craignait les initiatives prises par la classe ouvrière en lutte. Créons ce rapport de force !