Régulièrement dans la presse officielle, le représentant de l’État, le préfet Rochatte, le représentant de la justice, le procureur Desjardins, mènent une campagne de dénigrement contre les jeunes qui se sont révoltés.
Au mois de novembre, a éclaté une explosion sociale qui a débuté avec la contestation d’une partie des travailleurs de la santé contre le passe sanitaire et l’obligation vaccinale. Des jeunes ont pillé des magasins, ont tiré sur les forces de répression. Certains sont accusés d’avoir volé des armes de guerre dans les locaux de la douane à Pointe-à-Pitre. Sept « grands frères » ont été arrêtés, jugés, puis emprisonnés. Ils auraient selon la justice et la police « organisé et planifié » les émeutes qui se sont produites dans l’agglomération pointoise. Ces manœuvres politiques visent à montrer que ce sont des jeunes organisés dans des quasi-groupes de mafiosi.
Or quand des jeunes osent tirer sur la police, c’est le signe d’un grand désespoir, presque d’un suicide. Ils risquent leur vie en s’en prenant à ceux qui symbolisent le pouvoir.
Aucun de ces représentants ne s’attaque à la racine des problèmes auxquels sont confrontés ces jeunes. Ils sont les plus touchés par le chômage, surtout les jeunes de moins de 25 ans. La précarité, les salaires bas, souvent pas versés, des formations « bidon », la misère, un avenir sans perspective, voilà les ingrédients d’une explosion sociale. Au lieu d’apporter des réponses à ces problèmes, l’État a choisi la répression. Le gouvernement de Macron a décidé d’envoyer des forces spéciales de l’État, le RAID et le GIGN, en novembre dernier. Depuis, le préfet et le procureur font la chasse aux jeunes révoltés, ils exposent sur la place publique les arrestations comme des trophées de chasse. Ils attisent ainsi la violence, les inégalités sociales. Ces méthodes indignes pratiquées par l’État ne feront que déclencher de nouvelles révoltes.