Le 18 mars 1962, le gouvernement français et le FLN (Front de libération nationale) signaient les accords d’Évian.
Ces accords mettaient un terme à la guerre coloniale menée par l’armée française en Algérie avec son cortège de villages bombardés, de viols et d’exécutions sommaires. Un million de morts et de déportés. C’est à ce prix que le peuple algérien obtenait le droit à l’indépendance politique.
La conquête coloniale qui a débuté en 1830 s’est faite au prix de massacres de populations et de destructions. Résistant farouchement au vol de leurs terres, les populations n’ont pu, malgré leur courage, faire face à la puissance de feu de l’armée française. Le nombre d’habitants diminua de près d’un tiers. La population fut spoliée et humiliée.
Par la suite, pour s’assurer la possession du pays, l’État français encouragea l’implantation de colonies de peuplement. L’Algérie a accueilli des centaines de milliers de pauvres originaires de France, d’Italie, d’Espagne et de Malte. Pour la plupart d’entre eux, la fortune qu’on leur avait fait miroiter se révéla être un mirage. Mais si on compare leurs conditions de vie à celles des populations locales, appelées « indigènes », les petits colons faisaient figure de privilégiés.
L’Algérie ne devint un eldorado que pour une toute petite minorité de grands colons capitalistes qui s’étaient emparés des terres les plus fertiles. La vigne, le blé, les oranges et le tabac, étaient cultivés dans leurs immenses domaines par les fellahs (paysans) pour l’exportation vers la métropole.
En 1936, le gouvernement du Front populaire réprima les manifestations d’Algériens qui osaient demander le droit de vote. Le 8 mai 1945, à Sétif, la répression fut plus féroce et systématique contre ceux qui avaient osé réclamer l’indépendance en défilant avec un drapeau algérien.
Cette oppression coloniale renforça le mouvement nationaliste.
Le 1er novembre 1954, le FLN lançait la guerre de libération du pays, encouragé par la défaite de l’armée française en Indochine. La guerre d’Algérie fut marquée par l’usage du napalm, la généralisation de la torture, le déplacement et le regroupement des populations dans des camps, notamment. Les accords d’Évian ont ouvert la voie à l’indépendance de l’Algérie, proclamée le 5 juillet 1962. C’était la fin de l’oppression nationale et avec elle, une nouvelle dignité du peuple algérien mais ce n’était pas la fin de l’oppression sociale. Le FLN était le représentant des intérêts de la bourgeoisie algérienne qui sont opposés à ceux des classes exploitées. Seule une lutte révolutionnaire dirigée par les travailleurs et les paysans pauvres d’Algérie aurait pu transformer cette guerre de libération nationale en guerre d’émancipation sociale !