Alain Krivine est décédé le 12 mars 2022 à l’âge de 80 ans. C’est une grande figure du courant communiste révolutionnaire français qui disparaît.
Il est né le 10 juillet 1941 dans une famille d’origine juive d’Ukraine ayant émigré en France à la fin du 19ème siècle pour fuir les massacres des juifs. Enfant, sa famille a pu le préserver de la persécution nazie en France pendant la deuxième guerre mondiale.
D’abord militant du Parti communiste français (PCF), dont il fut exclu en 1966 pour des divergences politiques, il fonda la Jeunesse communiste révolutionnaire (JCR) et rejoignit la IVème Internationale, un regroupement international d’organisations trotskystes.
Il fut l’un des Fondateurs de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) puis du Nouveau parti anticapitaliste (NPA). Le courant trotskyste vient de Léon Trotsky, l’un des dirigeants de la révolution ouvrière en Russie en 1917 aux côtés de Lénine. Trotsky a combattu la dictature de Staline et des bureaucrates russes et a maintenu le drapeau communiste révolutionnaire avant d’être assassiné en 1940 sur ordre de Staline.
Les fondateurs de la tendance trotskyste représentée par Lutte ouvrière en France et Combat ouvrier aux Antilles françaises, se sont séparés du courant incarné par les ancêtres politiques de Krivine il y a plus de 80 ans, mais nous avons toujours eu des relations de camaraderie fraternelle et politique avec Krivine.
Il s’était présenté aux élections présidentielles de 1969 et 1974. En 1999, la liste commune de Lutte ouvrière et de la LCR avait obtenu cinq élus au Parlement européen, dont Arlette Laguiller et Alain Krivine.
Ses 65 ans de militantisme infatigable contre le système capitaliste ont fait mentir tous ceux qui lui répétaient que le militantisme c’est pour un temps. Il avait écrit un livre qu’il intitula ironiquement « Ça te passera avec l’âge ».