Aux élections présidentielles : abstention de 55%, plus de 60% des votes se portant sur Marine Le Pen, la candidate du Rassemblement national. Alors le monde de notables politiciens est quelque peu secoué. Depuis, la plupart des élus, y vont de leur couplet pour expliquer un tel « vote contre nature ». Mais la réponse qu’ils envisagent est très éloignée des préoccupations populaires qui sont à l’origine d’un vote de représailles contre Macron.
Le 12 avril dernier Serge Letchimy, président PPM du conseil exécutif de la CTM (collectivité territoriale de Martinique), a fait la proposition de réunir les élus en congrès courant juillet. Le but serait dit-il de « parler d’une seule voix au nom du peuple martiniquais » pour demander au gouvernement français plus de compétences, de moyens aussi et de pouvoirs. Il a entamé pour cela une pré-consultation des anciens élus ou élus en cours de mandats et des parlementaires.
La proposition ne semble pas être écartée par Daniel Marie-Sainte, représentant du MIM de Marie-Jeanne, président de la Collectivité lors de la précédente mandature. À cette proposition, le MIM voudrait, semble-t-il, rajouter la question de la « compétence législative ». Il a d’ailleurs annoncé que les députés MIM qui seraient élus lors des prochaines élections législatives auraient pour mandat d’entamer des discussions avec Macron sur l’avenir de la Martinique. Rajoutant in extrémis, « après consultation populaire ».
Tout ce petit monde concocte ainsi les solutions qui pourraient leur convenir au mieux, à eux et leur petit milieu. Pendant tout ce temps, la situation s’aggrave pour des dizaines de milliers de personnes. Or oui, il y a urgence !
Mais face à cette urgence, ces élus disent-ils qu’il faut augmenter les bas salaires en prenant l’argent dans les caisses des riches et des gros possédants ? Est-ce que face au chômage massif, ils disent qu’il faut répartir le travail entre tous sans diminution des salaires ! Pas du tout !
Dans l’état actuel des choses, leur solution de Congrès est un nouveau subterfuge pour semer des illusions. Congrès ou pas, les travailleurs, les opprimés, les jeunes, ne parviendront à changer leur situation que par leurs luttes déterminées, collectives et offensives.