Après deux ans d’absence en raison du Covid, le « Konvwa Bâ Réparasyon » est de retour. Ce convoi qui sillonne la Martinique est organisé par le Comité National pour les Réparations présidé par Garcin Malsa qui est aussi président du MIR (mouvement international pour les réparations) Martinique.
La marche aux flambeaux a quitté Sainte Anne le lundi 9 mai à 18H30. Des groupes de marcheurs à pied passeront dans 14 communes avant d’arriver le 22 mai au Prêcheur.
Cette année, le comité a choisi le thème de : « Réparasyon sé rimêd’ limanité », la réparation c’est le remède de l’humanité.
D’autres activités sur le thème de la « réparation » se sont tenues les 13 et 14 mai. Un colloque pour « Mieux connaître les crimes pour mieux réparer » a été organisé à l’immeuble de l’Assemblée de la collectivité, près de la savane à Fort-de-France. De nombreux invités étaient présents : MIR Sénégal, MIR Bénin, MIR Guyane, CIPN, MIR Guadeloupe, CNR, ASSAUPAMAR, Collectif des Ouvriers Agricoles, l’intersyndicale Santé. Il y a eu de nombreuses interventions sur l’histoire de l’esclavage. À l’issue de ce colloque, Garsin Malsa a conclu : « Nous parlons de réparation intégrale parce qu’elle est aussi spirituelle » … « Le konvwa est une thérapie, qui fait partie de notre auto-réparation. »
Le Comité National pour les Réparations déclare : « Il s’agit d’une histoire qui était totalement cachée et enfouie pour mieux se lancer dans un objectif de domination coloniale ».
Mais pour nous communistes révolutionnaires, il faut savoir que « l’histoire qui était totalement cachée et enfouie » a aussi permis à une poignée de capitalistes békés de la banane de s’enrichir durant des siècles, par l’exploitation, la sueur, le sang et la misère de milliers de travailleurs noirs ou indiens. Et cela continue encore aujourd’hui sous la forme de l’esclavage moderne, l’esclavage salarié. C’est cela la réalité d’aujourd’hui. Une véritable réparation, ne pourra se concrétiser que par le renversement du capitalisme et du colonialisme, et à l’échelle internationale. Cette lutte devra passer par l’expropriation des terres des mains des gros capitalistes locaux de la banane, de l’industrie. Parce que : la terre appartient à ceux qui la travaillent, c’est-à-dire aux ouvriers agricoles et aux petits agriculteurs. Pour cela, il faudra que les travailleurs, les exploités se donnent pour objectif la constitution d’un rapport de force qui leur soit favorable pour renverser et faire disparaître l’exploitation capitaliste et coloniale.