Les accès à Port-au-Prince sont tenus par des bandes armées différentes qui dictent leur loi à la population de la zone métropolitaine. Pour aller au travail, les ouvriers de la zone industrielle de Port-au-Prince ont recours à des stratagèmes pour éviter d’être interceptés sur le trajet. Cela n’empêche pas les gangs d’intervenir sans impunité dans les territoires qu’ils contrôlent.
Le vendredi 10 juin le gang qui contrôle la sortie sud a arrêté deux minibus et enlevé les deux chauffeurs et les 36 passagers alors qu’ils se dirigeaient vers le sud d’Haïti. Le chef de gang a présenté cet enlèvement comme des représailles en réponse à la mort d’un chef de gang lors d’affrontement avec la police. Les 2 chauffeurs et les 36 passagers ont été libérés le samedi 11 juin sans versement de rançon affirmait le chef de l’association des propriétaires et chauffeurs de bus d’Haïti.
Cela n’a pas été le cas de la femme du cinéaste Antonin. Le mardi 7 juin elle a été enlevée par des individus armés qui ont fait irruption à leur domicile et entravé le mari. Celle-ci a été libérée le jeudi 9 juin après versement d’une rançon.
Chaque jour est ponctué de nouveaux enlèvements dans les quartiers populaires qui n’ont pas une couverture médiatique. Durant le mois de mai plus de deux cents enlèvements ont été recensés par l’ONU, notamment à Port-au-Prince.
Ces bandes armées ne sont plus contrôlées par la police ou les politiciens qui les ont utilisés dans leur accession à des postes parlementaires et autres. La force qui pourra leur faire face est celle de la population laborieuse, organisée et armée.