Depuis quelques mois les travailleurs sont nombreux à se lancer dans des mouvements de grève pour l’augmentation des salaires face à l’inflation. Les prix, en un an, ont augmenté de 5,8 % en France selon l’Insee, et ils ne s’arrêteront pas là. Les salaires ne suivent pas.
En mai, 550 salariés ont fait grève dans une maroquinerie de luxe nommée Arco, ils ont obtenu 100 € d’augmentation après trois jours.
Les salariés de Thalès ont fait plusieurs mois de grève, ceux des banques et assurances comme à Cetelem, la BNP, les éboueurs, les dockers se sont lancés dans la lutte pour les augmentations. Dans le secteur du commerce, Leroy Merlin, Decathlon, Sephora ont connu des mouvements de grève. Le 24 juin les salariés de Total Energies réclamaient 300 € d’augmentation, le 26 juin, les routiers entraient en grève. Le 5 juillet près de 200 salariés, de l’usine Renault au Mans ont répondu à l’appel à la grève. Les petites et moyennes entreprises ont, elles aussi, connu des secousses.
Après une semaine de grève, les salariés d’ADP (Aéroports de Paris) ont arraché vendredi 8 juillet des augmentations de salaire de 3 % et une compensation pour ceux qui ont subi les baisses de salaire pendant la crise sanitaire. Pour les salariés de la SNCF, il aura fallu une journée de grève nationale, le 6 juillet, pour contraindre la direction à une hausse générale des salaires de 1,4 %, ainsi que 4 % d’augmentation sur les heures de nuit, du dimanche et les astreintes, et une prime de 400 € pour tous les agents. Les employés de la RATP (transports parisiens) sont sur le point d’obtenir 2,2 % en plus sur leur salaire ainsi qu’une prime de 300 € pour les revenus inférieurs à un Smic et demi.
La victoire de milliers de grévistes dans les transports pour la hausse des salaires donna un nouvel élan de motivation. Vendredi 8 juillet un mouvement de grève a commencé à l’aéroport de Bordeaux, la moitié du personnel s’est mis en grève. Ils dénoncent le sous-effectif, les conditions de travail et les burn-out. Ils veulent des embauches et des hausses de salaire de 300 €. En plus de 10 ans, le nombre de salariés n’a pas évolué mais le trafic a doublé. Les salariés de la compagnie aérienne Transavia ont appelé à la grève pour le 13 juillet. À Cergy, les employés de l’entreprise Spie exigent qu’aucun salaire ne doit être inférieur à 2 000 € net ! Les grévistes de Chronodrive à Toulouse demandent désormais 7 % d’augmentation et appellent à la généralisation de la grève dans les commerces.
La lutte a commencé à payer ! Mais face à l’explosion des prix, elle devra aller plus loin et se généraliser pour arracher les centaines d’euros de compensation nécessaires.