CO N°1289 (17 juillet 2022) – Martinique – Éducation nationale : protestations contre les affectations dans l’hexagone

Un appel à un rassemblement a été lancé par un collectif contestant l’affectation en France des lauréats aux différents concours d’enseignants. Le rendez-vous était fixé au rectorat de Terreville lundi 11 juillet 2022 à 8 heures.

Une cinquantaine de manifestants s’y sont rassemblés. Une délégation a pu faire valoir ses revendications au recteur. Ce dernier a répondu qu’il s’agissait de concours nationaux et donc que les affectations étaient normales.

Pour se faire entendre au congrès, les manifestants ont décidé de se rendre mardi 12 au siège de la collectivité de Martinique.

Depuis des années, les candidats admis aux différents concours du second degré (certifiés, PLP, etc.) sont très majoritairement affectés en France, non seulement pour la durée du stage d’une année, mais aussi après leur titularisation. Le ministère met en avant qu’il s’agit d’un concours national et qu’il s’agit de recruter des personnels pour tout « le territoire national ». Mais la Martinique se trouve à 6000 km du dit « territoire national ». Dans le même temps, les suppressions de postes se poursuivent année après année. Conséquence ? Les enseignants qui exercent depuis des années en France ont de plus en plus de difficultés pour rentrer et ceux qui devraient partir ont de moins en moins la certitude de revenir. D’autant plus que souvent, les enseignants sont titularisés après leur stage sur une… zone de remplacement (TZR). Autrement dit, ils n’ont pas un poste fixe, mais seront amenés à remplacer des collègues absents dans différents établissements. C’est la conséquence de la politique d’économies budgétaires menée par tous les gouvernements depuis des années. C’est une des vraies raisons de cette situation.

C’est ce qui conduit avec raison les néo titulaires à se mobiliser à nouveau. D’autant que ces affectations entraineront des difficultés dans la vie de personnes qui, tant qu’elles étaient non titulaires, étaient toujours affectées en Martinique et donnaient satisfaction. À ce titre, elles méritent le soutien de la population.

Il y a aussi une autre raison, non avouée, c’est vider la Martinique le plus possible de jeunes et aussi donc de jeunes enseignants. En sens inverse de nombreux enseignants et autres salariés ou pas viennent de plus en plus nombreux de l’hexagone en Martinique avec bien des facilités pour s’y installer. C’est la conséquence d’une politique délibérée de l’État français. Car ce dernier demeure toujours pétri de préoccupations colonialistes.