Une étude menée sur plus de 3 000 femmes enceintes par une équipe de recherche du CHU de Martinique a conclu que « si une femme enceinte se trouve exposée aux algues sargasses à moins de 2 km des côtes, les émanations toxiques sont un facteur de risque de pré-éclampsie, (un décollement prématuré du placenta, une mort in-utéro… pour l’enfant). Une maladie qui peut avoir de graves conséquences sur la santé de la femme enceinte et celle de l’enfant à naître. Une pathologie qui peut se manifester dès le 2e trimestre de grossesse ». Cela peut éventuellement entrainer une mort de la mère.
Voilà plus de dix ans que les riverains font face à l’arrivée massive de cette algue brune. Ils ont déjà alerté les autorités et l’État de la dégradation de leur état de santé, de difficultés respiratoires, et aussi de la destruction de leur matériel électroménager. Les dangers pour la population augmentent.
Pourtant, de l’argent il y en a, et en Martinique même. Et si les autorités politiques locales ou l’État voulaient faire le nécessaire, ils auraient déjà mis en place des mesures d’urgence. Par exemple, résorber plus de 80% des montagnes de dépôts de sargasses polluants, irrespirables, et exposés durant plusieurs mois sur les côtes. Cela veut dire, que les responsables de l’État peuvent trouver les centaines de millions nécessaires à des interventions systématiques et durables, là où ils se trouvent. Ils peuvent par exemple réclamer ou imposer à chaque capitaliste local de leur fournir deux ou trois gros camions, des pelles mécaniques, des moyens de transport maritimes par commune. Ils peuvent aussi trouver ou réquisitionner un emplacement de plusieurs hectares de terres en friche, appartenant à des riches possédants pour installer des infrastructures permettant de détruire ou transformer ces sargasses. Mais là, c’est une autre paire de manches. Quand on est au service des plus riches empoisonneurs et qu’on est impuissant face à eux, on n’ose même pas leur toucher le petit doigt !