Le 30 septembre 1962, des Blancs ségrégationnistes déclenchent une émeute à l’université du Mississippi en réponse à l’admission du premier étudiant noir, James Meredith. Ces événements s’inscrivent dans le grand mouvement des Noirs américains pour les droits civiques.
James Meredith naît en 1933 à Kosciusko dans le Mississippi, l’un des États les plus extrémistes en matière de ségrégation. Il s’engage dans l’armée de l’air américaine en 1951. Ses différentes affectations à l’étranger lui permettent de prendre toute la mesure de l’oppression des Noirs aux États-Unis. Il retourne à la vie civile en 1960 et reprend ses études au Jackson State College, un établissement réservé aux Noirs. Il participe à la création au sein du campus de la Mississippi improvment association of students (MIAS), un embryon de société secrète ayant pour but d’attaquer la suprématie blanche.
En janvier 1961, deux jours après la prestation de serment du président John F. Kennedy, James Meredith envoie une demande d’inscription à l’université du Mississippi, un établissement qui n’accepte que des étudiants blancs.
L’université lui oppose un refus. Il fait une deuxième demande qui sera également rejetée. Meredith entame alors un bras de fer et attaque en justice l’État du Mississippi avec l’appui de la NAACP (National Association for the Advancement of Coloured People).
Meredith soutient que l’université refuse de l’inscrire parce qu’il est noir. La justice du Mississippi lui donne tort. Il multiplie les recours jusqu’à ce que la Cour suprême, la plus haute juridiction américaine, sur requête du ministre de la Justice Robert F. Kennedy, ordonne à l’université du Mississippi, à Oxford, de l’admettre en septembre 1962. Fort de cette victoire juridique, il se rend sur le campus le 20 septembre 1962 mais le gouverneur Ross R. Barnett, ségrégationniste assumé, défie l’ordre d’une cour fédérale et lui en barre l’accès. Meredith tentera à deux autres reprises, les 25 et 26 septembre d’entrer dans le campus, mais à chaque fois il en sera empêché.
Excédé, le président Kennedy tape du poing sur la table et dépêche sur place plusieurs centaines d’U.S. marshals (agents fédéraux). Le 30 septembre, des agents fédéraux escortent James Meredith sur le campus. Rameutés par les adversaires de l’intégration de James Meredith, des milliers d’émeutiers blancs ségrégationnistes, souvent armés, se regroupent autour de l’université. Plus de 16 000 policiers et militaires se déploient dans la petite ville d’Oxford, siège de l’université du Mississippi. Les émeutes vont durer trois jours. Elles ont fait deux morts dont un journaliste français abattu d’une balle dans le dos et plus de deux cents blessés parmi les forces de l’ordre.
Le 2 octobre 1962, James Meredith peut finalement commencer ses cours sous la surveillance des agents fédéraux. Il termine ses études le 18 août 1963. Cette première admission d’un étudiant noir dans une des universités les plus ségrégationnistes des États-Unis a représenté une importante victoire dans la marche pour les droits civiques de nos frères Noirs américains.