CO N°1290 (30 juillet 2022) – Guadeloupe : le président du Medef soucieux du pouvoir d’achat des travailleurs ?

Le 20 juillet, Bruno Blandin, le président de l’UDE-Medef (Union des entreprises-Mouvement des entreprises de France) a déclaré en conférence de presse que les patrons sont sensibles à l’augmentation des prix : « nous faisons aussi nos courses, on vit ensemble » dit-il. On le croirait soucieux des salariés et de la population.

Il prévoit de nombreuses solutions pour que les « Guadeloupéens » ne perdent pas leur pouvoir d’achat. Il dit qu’on peut augmenter les salaires de plusieurs façons : sur le salaire brut, sur les frais de transport, sur les tickets restaurant. Il ajoute que beaucoup d’entreprises ont appliqué les conventions collectives nationales et ont déjà augmenté à deux reprises cette année les salaires de 2 %. Tout un programme qui serait donc possible en incluant les aides de l’État et des collectivités. Selon ses dires, la Région devra réduire ses deux taxes sur le carburant, l’État doit maintenir son aide de 15 centimes sur le litre. Il réclame des aides à l’État et à la Région pour les entreprises, des aides à la formation des jeunes. Lors de sa rencontre avec le ministre Carenco, il a aussi exigé des mesures de baisse ou d’exonération des cotisations sociales sur les créations d’emplois ou sur le salaire des cadres.

Cela fait des années que l’État met en place de telles mesures comme le CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi), le chômage partiel et des exonérations de charges. Ce sont des centaines de millions d’aides qui sont déversées chaque année dans la poche patronale. Et pourtant la précarité de l’emploi augmente, les licenciements aussi.

En Guadeloupe, au premier trimestre 2022, il y a eu 855 ruptures conventionnelles (plus de 25,7 % sur un an) et 210 licenciements économiques.

Ces grands patrons sont loin de rechercher le bien commun, ils défendent avant tout leurs intérêts de classe. La classe capitaliste se bat toujours pour accroître ses profits contre les intérêts des travailleurs.

Face à la flambée des prix, les travailleurs n’auront comme seul choix valable que celui de prendre le chemin de la lutte et réclamer un salaire minimum de 2 000 euros net par mois pour tous. À chaque fois que les prix augmentent, les salaires, les pensions et les allocations devront aussi augmenter dans les mêmes proportions !