Les classes populaires subissent l’inflation de plein fouet. Le prix, déjà élevé, des produits alimentaires a grimpé de 4,8 % en Guadeloupe et de 5,8 % en Martinique. Ces chiffres officiels sont en fait en deçà de la réalité. En conséquence les gens se privent : sur l’alimentation, sur les achats scolaires. Pour ceux qui se privaient déjà avant, c’est la catastrophe. L’extrême pauvreté progresse à vue d’œil. Les associations se préparent déjà à augmenter leur aide aux pauvres. Certains étudiants aussi ne pourront compter que sur elles.
L’accentuation de cette misère sociale ne pourra qu’exacerber la colère. C’est pourquoi le gouvernement met en place des petites aides : la réduction de l’essence de 25 centimes à la pompe, les chèques énergies, la légère augmentation du Smic. C’est d’ailleurs aussi pourquoi il existe depuis longtemps des aides permanentes comme le RSA et autres aides sociales.
Car les classes dirigeantes, les riches, la bourgeoisie et son personnel politique, Macron en tête, craignent l’explosion sociale qui tôt ou tard arrivera, car en plus les inégalités augmentent en flèche.
Les entreprises françaises ont distribué 44 milliards d’euros de dividendes aux actionnaires. C’est un nouveau record. L’inflation est un véritable jackpot pour les grandes multinationales françaises. TotalEnergies au premier semestre a multiplié ses bénéfices par trois par rapport à 2021 avec 18,8 milliards d’euros de bénéfices. La société de containers d’import-export la CMA-CGM a réalisé 15 milliards de profits sur les six derniers mois, grâce en partie à l’augmentation très élevée du prix du fret. Carrefour en 2021 avait dégagé un bénéfice net à 1,07 milliard d’euros, et aujourd’hui les prix explosent pour le consommateur une fois à la caisse.
L’État met toute sa politique au service de ces grosses sociétés. Quand Macron a annoncé « la fin de l’abondance et de l’insouciance », il ne s’est pas adressé à elles, mais à ceux qui justement vivent dans la privation. Durant tout son mandat, Macron a profité des crises à répétition pour attaquer les travailleurs, les chômeurs, les retraités, faire des économies sur les services publics et verser des milliards aux capitalistes.
En Guadeloupe et en Martinique les services publics sont dans un état de décrépitude avancé. Il n’y a jamais eu autant de coupures d’eau ! Les patients sont poussés à aller se soigner dans l’hexagone à cause des pénuries de soignants et d’infrastructures. Partout des postes sont supprimés : dans les écoles, les collectivités, à La Poste, aux impôts…
La classe capitaliste enfonce la société dans le chaos. Les travailleurs et les exploités ont donc intérêt à être le plus nombreux possible à rejoindre les rassemblements de protestation. Ils ont aussi intérêt à se battre par la grève pour l’augmentation des salaires, à l’image des travailleurs du Royaume-Uni.
Il faudra bien prendre l’argent dans les caisses de ceux qui se gavent de superprofits. Seul un mouvement de grande ampleur, de nature révolutionnaire, pourra en être capable. Pour mettre fin aux inégalités et aux privations, il faudra aller encore plus loin, de changer radicalement le fonctionnement de la société en expropriant ces capitalistes.
Lorsque la classe ouvrière s’emparera de cette idée, qu’elle aura cette conscience révolutionnaire, elle sera alors capable de faire changer la situation.